Grève dans la vente à Genève
Grève dans la vente à Genève
Le 4 février dernier, les vendeuses de la boutique Mode Discount
Plus, située à la rue de Carouge, entamaient une
grève de durée illimitée. Motif de cette
lutte : obtenir de la direction du groupe Regula Holding SA un
plan social, suite à lannonce faite par ce dernier, de la
fermeture de la boutique pour fin février
ou, mieux
encore, la reprise de leur contrat de travail par un éventuel
repreneur.
Dès le départ, les quatre vendeuses en
grève, appuyées par UNIA, ont fait preuve dune
détermination exemplaire face à une direction refusant
toute discussion quant à lavenir du magasin et de son
personnel. Daprès des chiffres fournis par la direction,
le magasin se situe, en termes de rentabilité, en
quatrième position des 19 filiales que compte lenseigne
en Suisse.
Mais cest bien connu, quand le patron
décide, celle et ceux qui travaillent nont
quà la boucler et à obéir. Et plutôt
que de devoir céder quoi que ce soit, il est plus facile de
recourir aux bonnes vieilles méthodes dintimidation.
Ainsi les grévistes ont été menacées de ne
pas recevoir leur salaire de février. Un agent de
sécurité a été dépêché
sur les lieux et du personnel de Lausanne a été
envoyé pour briser la grève et appuyer la gérante
qui ne participe pas au mouvement.
Face à cela, grévistes et syndicat,
ont poursuivi les piquets de grève, faisant tomber le chiffre
daffaires du magasin à zéro et suscitant de
nombreuses discussions avec les passant·e·s, qui ont
été nombreux à manifester leur solidarité,
notamment en versant une contribution au fond de grève. A noter
également que des actions ont été menées
par UNIA devant dautres succursales en Suisse.
Le 10 février, après cinq jours de
grève, vendeuses et syndicat apprenaient que la Chambre des
relations collectives du travail (CRCT) sétait saisie du
cas en vue dorganiser une séance de conciliation
prévue pour le 23 février. Corollaire
immédiat : la grève devient illégale et
toute les mesures de lutte doivent être
immédiatement suspendues sous peine de sanctions,
notamment financières. Ainsi vont les choses au pays de la paix
du travail.
A ce jour, la direction cest toujours
refusée à entrer en matière sur un plan social et
ce, malgré la pression exercée par la grève. Il
est permis de douter que la CRCT obtiendra un meilleur résultat
(mais est-ce bien lobjectif ?), après avoir
cassé la grève. En cas déchec de la
conciliation, il ne restera que cinq jours au personnel pour relancer
la lutte avant la fermeture du magasin prévue pour le 28
février.
Tony Mainolfi