La lutte de libération est un fait essentiellement politique
Amilcar Cabral : Recueil de textes introduit par Carlos Lopes
CETIM, Pensées d’hier pour demain, Genève 2013, 96 pages, 8,50 euros
Cette nouvelle collection « Pensées d’hier pour demain » se propose d’offrir au public, jeune en particulier, de courts recueils de textes de divers·e·s actrices-acteurs qui, hier, furent au cœur de la lutte des peuples pour l’émancipation et dont, aujourd’hui, la pensée s’impose toujours comme de la plus grande actualité.
Fondateur du Parti Africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), Amilcar Cabral fut un animateur central de la lutte contre le colonialisme portugais.
Dans le premier texte, l’auteur développe autour des thèmes de l’unité et de la lutte.
Dans le second, Amilcar Cabral expose ses positions sur les « Fondements et objectifs de la libération nationale et structure sociale ». Cette intervention a été faite lors de la première Conférence de la solidarité des peuples d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine du 3 au 12 janvier 1966 à La Havane. L’auteur insiste sur les contradictions internes aux réalités économique, sociale et culturelle. Les parties sur les luttes de classes et sur les faibles influences de la colonisation dans certains groupes de populations me semblent très discutables. Les développements sur l’inscription des groupes humains toujours dans l’histoire sont plus pertinents, malgré le manque d’interrogation sur la notion de peuple. Il en est de même des caractérisations sur « la bourgeoisie nationale », sur la violence, dont la lutte armée, ou sur le néocolonialisme. « Le cas néocolonial (où les classes laborieuses et leurs alliés luttent simultanément contre la bourgeoisie impérialiste et la classe dirigeante autochtone) ne se résout pas par une solution nationaliste?; elle exige la destruction de la structure capitaliste implantée par l’impérialisme dans le territoire national, et postule justement une solution socialiste ».
Le dernier texte concerne « Le rôle de la culture dans la lutte pour l’indépendance ».
Des textes pour rappeler les nécessaires luttes d’indépendance et reprendre les débats sur des apports et des limites des révolutions « anti-coloniales ».
Didier Epsztajn
(Nous reprenons ici le texte paru le 19 juin dernier sur http://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com. Un site dont nous vous recommandons vivement la lecture)
Dans la même collection :
— Patrice Lumumba : « Entre la liberté et l’esclavage il n’y a pas de compromis »
— Frantz Fanon : « Aussi notre revendication est-elle d’emblée totale et absolue »