La bataille des signatures est gagnée. Mobilisons-nous pour un NON le 17 juin
Référendum AI
La bataille des signatures est gagnée Mobilisons-nous pour un NON le 17 juin
A lheure où se boucle ce
journal, nous sommes en train, au secrétariat de la coordination
nationale contre la 5e révision de lAI, daller
chercher, de rassembler, de trier, de décompte les
dernières signatures validées pour le dépôt
du jeudi 25 septembre au Palais fédéral. A 5 heures du
matin ce jour là, une camionnette aura pris le chemin de
Genève à Berne avec des dizaines de milliers de
signatures de la Coordination, en provenance de toutes les
régions de Suisse. Entre 8 heures et 10 heures des militant-e-s
nous apporteront encore les derniers paraphes validés à
Berne… et, après un rassemblement militant et un point de
presse des principaux acteurs du référendum,
représentant-e-s dorganisation de personnes
handicapé-e-s, syndicalistes, politiques, les signatures seront
transmises à la Chancellerie fédérale.
Dans notre dernier numéro, il y a deux semaines, nous
parlions de 50 000 signatures récoltées et dun
dernier coup de collier important à fournir. Aujourdhui,
cest un nombre nettement supérieur à 70 000
signatures qui ont été récoltées et le
dépôt à la Chancellerie devrait être
si toute notre «logistique» fonctionne comme prévu
quelque part aux alentours de 65 000 à 70 000
signatures, effectivement validées par les services
compétents des communes aux quatre coins du pays, et
récupérées auprès de celles-ci.
Epreuve du feu réussie
Ainsi, notre référendum, naura pas abouti
«de justesse», mais au contraire très largement.
Au-delà de leffort militant extraordinaire, qui
mérite dêtre salué, de multiples
organisations et de nombreuses personnes, dont solidaritéS et
«A gauche toute!», ce résultat, dans les conditions
difficiles dun référendum au départ
«minoritaire», reflète une réelle vague de
fond dopposition à cette révision de lAI,
dopposition au démantèlement social,
daffirmation du droit de toutes et tous à une couverture
adéquate par lAI et de solidarité avec les
personnes handicapées, qui en sont les
bénéficiaires actuels.
Les craintes de tous ceux qui au départ ont
annoncé quils renonçaient à
contre-cur au référendum, vu linsuffisance
des forces disposées à sengager, ont pu être
balayées. Au contraire, le fait que ce référendum,
venu «den bas» ait pu aboutir, sans appui
matériel et financier important daucun grand appareil
national, politique syndical ou associatif, est une
«épreuve du feu» réussie, qui démontre
que cette bataille ne devait pas seulement être menée
«pour le principe», mais quil y a un vaste potentiel
dopposition populaire, qui peut et doit être
mobilisé dans les urnes, pour dire NON à cette
révision, le 17 juin prochain déjà.
Financement à lordre du jour et UDC isolée
Une autre crainte injustifiée avait été mise en
avant par certains pour considérer ce référendum
comme malvenu, cétait quil risquait de servir de
prétexte pour bloquer de la question des nouvelles recettes
financières nécessaires pour cette assurance sociale.
Or cest le contraire qui sest produit, le
référendum a déjà avant son
aboutissement officiel servi de levier pour faire pression sur
les forces bourgeoises, sur cette question précisément.
PDC et radicaux sont soudain très pressés
darriver, dici une dizaine de jours selon le
TagesAnzeiger du 17 janvier, à une «solution» en la
matière, en mettant en avant bien sûr, plutôt
quune hausse des cotisations ordinaires, qui fait passer les
employeurs à la caisse, une hausse de la TVA. Un impôt
antisocial quon nous ressert dailleurs à toutes
les sauces, le Congrès du parti radical ayant
décidé dinscrire une nouvelle fois au fronton de
son programme fiscal la suppression de lImpôt
fédéral direct (IFD), seul impôt
fédéral progressif qui taxe plus les plus riches, par
cette même TVA, qui pèse le plus sur les bas et moyens
revenus.
Mais, quoiquil en soit, cest lUDC, qui grâce
au référendum apparaît, aujourdhui, comme
relativement isolée en maintenant mordicus son refus de
toute entrée en matière sur un financement adéquat
de lAI, tant quon naura pas coupé
radicalement dans les prestations et démantelé les droits
des assuré-e-s, pour réduire encore plus drastiquement le
nombre des bénéficiaires actuels et potentiels de
celle-ci.
Un front qui doit sélargir
Pour en revenir au dépôt des signatures, vu la date
déjà arrêtée de la votation, soit le 17
juin, les opposant-e-s à cette révision de lAI
nauront guère le temps de souffler. Il faut que la
campagne en vue de la votation démarre, sans solution de
continuité avec la première phase de récolte des
signatures. Les défis sont de taille: Maintenir les structures
et la mobilisation de tous les milieux qui ont participé
à laboutissement au référendum, en faisant
en particulier fonctionner toutes les coordinations locales qui se sont
mises en place et en en créant là où elles font
défaut. Transformer tous les soutiens de principe actuels en
engagements concrets des uns et des autres dans la campagne, mais aussi
et surtout, élargir les soutiens à toutes celles et tous
ceux qui ont suspendu leur décision dans lattente de
laboutissement ou non du
référendum.
Nous devons gagner encore un (plus) large soutien du côté
des organisations syndicales, obtenir bien sûr le soutien de
lUSS qui sest tenue dun point de vue
central à lécart de la campagne pour le
moment, mais aussi du plus grand nombre possible de
fédérations et de sections syndicales. Nous devons
également encourager et aider toutes les associations
représentatives des personnes handicapé-e-s
opposées à cette révision, à faire entendre
pleinement leur voix dans ce débat. Nous devons approfondir la
critique de cette révision et de ses aspects antisociaux, celle
de sa remise en cause de droits élémentaires de toutes et
de tous, celle de son aspect répressif, celle de
limpunité quelle représente pour les
patrons, à qui elle nimpose aucune obligation en
matière ni de financement, ni de réinsertion, celle de la
situation faite à toutes celle et ceux laissés sur le
carreau, malgré des atteintes graves à leur santé
et réduits à recourir à lassistance…
Il faudra aussi réussir à sopposer aux grandes
orgues des milieux les plus réactionnaires, notamment
lUDC blochérienne, qui matraqueront leur
dénonciation des prétendus «faux invalides»
comme source de tous les maux…
Bref, si le dépôt de ce référendum est une
bataille gagnée, la suivante sannonce rude. La
Coordination nationale contre le démantèlement de
lAI se réunira donc dès le 13 février
à Berne pour travailler à un NON le plus massif possible
le 17 juin. Pour infos: www.ai-referendum.ch.