Fiscalité
Fiscalité
Cadeau de Noël pour les riches!
Dimanche dernier, échec des
deux initiatives fiscales de gauche impulsées par
solidaritéS. Seuls 41% des votants ont accepté lIN
130 «Suppression des cadeaux fiscaux aux très hauts
revenus!» alors que lIN131 «Une contribution
temporaire de solidarité des grandes fortunes» a fait un
score de 36%.
Résultats qui pourraient laisser perplexe sachant que lIN
130 navait aucun effet sur la facture dimpôts de
89% des contribuables. Seuls 11% des contribuables les plus riches
voyaient le rabais dimpôt de 12% supprimé
progressivement. LIN 131 touchait un nombre encore plus
restreint de contribuables. Difficile de ne pas se demander les raisons
de la compassion des votant-e-s pour les plus fortunés:
réflexe anti-impôt, erreur sur qui verrait ses
impôts augmenter, effet du matraquage des opposants?
Il est vrai que ceux-ci ont mis en place une campagne avec des moyens
financiers écrasants se comptant en centaines de milliers de
francs. Campagne non seulement riche, mais mensongère, à
linstar de la publication de la Chambre de Commerce et de
lIndustrie (CCIG). Face à ce barrage, le comité
pour le double OUI a eu beaucoup de peine à faire entendre sa
voix. Ses explications nont pas fait le poids face aux slogans
à lemporte-pièce des opposants. Mais, il serait
politiquement stupide de sen plaindre. A chaque proposition qui
touche aux revenus des plus riches, nous nous trouvons face à
des moyens financiers considérables. Il en sera toujours de
même et il faudrait que les campagnes que nous menions soient
à la hauteur et, surtout, se fondent sur une réelle
mobilisation sociale, ce qui na de loin pas été le
cas ici.
Dans le camp des initiants, lattitude des Verts a
contribué à léchec des initiatives.
Rappelons quils ont participé au lancement de celles-ci,
de manière molle certes, mais en exigeant le splitting des deux
objets. Le soutien aux deux initiative figure dailleurs toujours
dans le programme cantonal des Verts, sur la base duquel un David Hiler
ou un Robert Cramer se sont faits élire.
Or, quelques semaines avant le vote, les Verts sengageaient pour
le NON à lIN 131, reprenant tous les arguments classiques
de la droite, et nacceptant que du bout des lèvres
lIN 130. Or, si le glissement des Verts à droite est
évident lorsque lon analyse leurs positions politiques ou
les actions de leurs magistrats, ils restent perçus, comme un
parti «à gauche» par une part de
lélectorat. Ceci a pu contribuer à
lembarras de certains au moment du vote.
Toute initiative fiscale tendant à donner à lEtat
les moyens de maintenir ses prestations sociales est-elle vouée
à léchec? Comme sil nexistait aucun
lien entre impôts et prestations sociales. Cest en tous
les cas sur cette absence de lien que joue le gouvernement
fédéral. Il y a quelques jours, en effet, Doris Leuthard
mettait en consultation une nouvelle loi contre les chômeurs, qui
permettrait à la Confédération
déconomiser 500 millions de francs sur leur dos. Or, le
prochain rendezvous fiscal devant les urnes est fixé au 24
février prochain. Nous voterons alors sur un projet de
réduction massive des impôts sur les dividendes. Un cadeau
de plus aux plus riches et un milliard de perdu pour les caisses de la
Confédération.
Cela montre la nécessité dun travail de fond sur
ces questions. En effet, un fois encore, le 24 février prochain,
nous allons nous retrouver devant les moyens considérables des
plus riches, mais cette fois dans une campagne nationale!
2xOUI au monopole
de service public…
Analyse et commentaires
dans notre prochain numéro.