Genève
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Personnel de laide sociale en colère!
Après bien des déconvenues, après avoir vu ses
conditions de travail se détériorer drastiquement et le
sens de son travail profondément altéré, le
personnel de lHospice général est entré
dans la phase opérationnelle de la Réforme de
lEtat. La partition était écrite de longue date,
restait à linterpréter. Linstrument choisi,
le mandat de prestations, a finalement été porté
à la connaissance des organisations du personnel.
Résultat? 58 postes en moins sur deux ans en vertu de la
contrainte exercée par lenveloppe budgétaire, qui
impose des critères dévaluation superficiels
purement quantitatifs et oblige linstitution à ramener
ses comptes de fonctionnement 2009 au niveau de ceux de 2006. Soit,
près de 9 % de diminution de la dotation.
Comment, dans ces circonstances, faire autant avec toujours moins?
Léquation semble simple aux yeux de certains: en revoyant
les prestations à la baisse, en contraignant le personnel
à la mobilité pour parer au plus pressé, en
procédant à toute une série de
restructurations
Mais, trop cest trop! Le
personnel excédé par la perte de sens de son
travail auprès des populations en difficulté,
révolté par lérection de la
procédure en dogme, humilié par le mépris
manifesté à légard de sa souffrance au
travail, révolté par le sort réservé aux
plus démuni-e-s sest mis en mouvement.
Pour protester contre les diminutions de postes et labsence de
transparence qui les entoure, il a organisé mardi 11
décembre une manifestation appelant à tourner une roue
qui distribuait au hasard de linfortune les postes
supprimés. Il est allé ensuite déposer un triste
sapin, garni de 58 éfigies des postes disparus, au
Département de la solidarité et de lemploi.
Là, il a encore protesté, non seulement contre les
atteintes à ses conditions de travail, mais aussi contre les
diminutions de prestations aux jeunes adultes, qui verront dès
le 1er janvier le niveau du minimum vital qui leur est appliqué
baisser de près de moitié. Il a également
fustigé cette nouvelle politique, qui consiste à
évincer les personnes en difficulté des dispositifs de
sécurité sociale AI, chômage, Scarpa
(recouvrement des pensions alimentaires), etc
pour en
réduire artificiellement le coût et lampleur. Mardi
dernier, ce nétait quun début. A voir le
personnel de lHospice général redresser la
tête et redécouvrir la valeur de la lutte collective,
gageons que le combat continuera. Cest du moins
lintention énoncée par ce dernier!