Les hatitants de Europe-Charmilles marquent un point
Les habitant-e-s Europe-Charmilles marquent un point
Depuis plusieurs mois, les habitant-e-s du quartier Europe-Charmille se mobilisent pour empêcher que se densifie plus encore leur lieu dhabitation déjà largement urbanisé.
Une pétition adressée au Conseil municipal, laquelle réclamait que les autorités empêchent la construction de trois immeubles le long de la rue de Lyon avait pourtant recueilli plus de 1300 signatures et était restée sans suite. A la fin du mois de décembre, une manifestation a même été organisée pour protester contre le démarrage des travaux alors quun recours était déposé. Le Conseiller dEtat Laurent Moutinot, responsable de laménagement du canton, na pas levé le petit doigt, il savait pourtant que le démarrage du chantier pouvait être interdit. Sans sourciller, il a accepté de laisser enfermer complètement les très nombreux enfants scolarisés dans lécole primaire Europe-Charmille par des bâtiments de six étages sur rez. Ce magistrat savait pourtant que cette école dispose déjà du plus petit préau du canton. Après deux mois de procédure, le Tribunal administratif a confirmé que les autorisations étaient caduques et que le chantier devait sarrêter.
La détermination
des habitant-e-s a payé
En effet, en se penchant plus attentivement sur les autorisations de construire qui navaient pas été renouvelées depuis 1997, les habitant-e-s soutenus par Christian Ferrazino, conseiller administratif de la Ville de Genève, ont découvert que ces dernières étaient caduques. En dautres termes, que le chantier naurait jamais dû commencer!
Ainsi et grâce au droit de recours de la Fédération des Associations de Quartiers et à la détermination dune locataire ayant eu le courage de résister aux pressions, le Tribunal administratif a jugé quil ny avait pas dautorisation de construire en force et quen conséquence les travaux devaient être interrompus.
Des pourparlers ont été entamés entre tous les protagonistes de cette sale affaire. Il ressort de ces discussions, et personne na osé le nier, que cest un véritable crime organisé contre les enfants que davoir imaginer les faire vivre de nombreuses heures par jour dans de telles conditions. Personne na osé contredire le fait que plus tard ces mêmes enfants, devenu adolescents, se chargeraient de nous faire payer ces choix urbanistiques. Plus précisément de le faire payer aux promoteurs de cette opération (la CAP, la CEH, Honegger Promotion SA, Favre & Guth SA, SPG Holding SA) en systématisant la déprédation des lieux.
Des actes de vandalisme contre une augmentation des bénéfices de 2%
En effet, ces actes de vandalismes sont déjà lune des préoccupations les plus sérieuses des habitant-e-s actuels de ce quartier. Pour se défendre un peu quand même, tous en cur les promoteurs ont prétendu que la rentabilité actuelle de 4% de ce complexe ne leur suffisait pas et que les constructions projetées étaient nécessaires pour parvenir à une rentabilité de 6%.
Crûment dit, pour deux points de pourcentage de rendement accru, on sacrifie la qualité de vie de nombreux enfants. On avait vu les promoteurs constructeurs un peu penauds durant les années de crise immobilière, mais il faut constater que leur arrogance coutumière est de retour!
Un compromis
Le jeudi 15 février, obligés de limiter les dégâts financiers quaurait engendré larrêt total des travaux par la force publique, lensemble des promoteurs rentrait en matière sur la proposition de compromis de Christian Ferrazino, à savoir le rachat par la Ville de Genève du terrain devant lécole pour tenter déviter lenfermement des enfants.
Comme signe dapaisement ces promoteurs ont été daccord darrêter les travaux de cet immeuble séance tenante. Reste à constater quune fois de plus la détermination des habitant-e-s et leur organisation sont les seules forces qui permettent de se dresser face aux intérêts financiers de groupes immobiliers puissants et de les faire reculer!