France: Bilan du premier tour des municipales: baffe pour le gouvernement, succès du PS et percée de la LCR

France: Bilan du premier tour des municipales: baffe pour le gouvernement, succès du PS et percée de la LCR

Les résultats font apparaître un fort rejet des politiques
réactionnaires menées par le gouvernement Sarkozy-Fillon.
Au-delà d’une poussée significative du PS et
d’une bonne résistance du PCF, les listes soutenues par la
LCR enregistrent des scores très significatifs.

Ces résultats reflètent l’aspiration de la
population à la défense des régimes de retraite,
à l’augmentation des salaires et des minima sociaux, au
rejet des privatisations (notamment de l’eau) et des
licenciements. Ils représentent aussi un encouragement pour les
luttes à venir. Sur 200 listes présentées ou
soutenues par la LCR,  109 dépassent les 5% (6,1% à
Annecy, à proximité de Genève) et 29 sont
au-dessus des 10%. Elles obtiennent ainsi 71 élu-e-s dès
le premier tour. Sur cette lancée Olivier Besancenot a
annoncé le lancement, après les Municipales, de
comités d’initiative, dans tout le pays, pour la
constitution d’un nouveau parti anticapitaliste.

La Ligue Communiste Révolutionnaire (LCR) parvient à
tirer son épingle du jeu dans une consultation électorale
où elle n’est d’habitude guère présente. Elle
réussit notamment des percées dans un certain nombre de
villes moyennes, obtenant assez souvent de 5 à 10% des
suffrages, et dépassant même parfois les 10%, ce qui dans
ce dernier cas la place – comme le Modem et les Verts – en situation de
jouer les arbitres pour le second tour, voire de se maintenir pour
jouer les trouble-fêtes.

La LCR a atteint ainsi 15,2 % à Quimperlé
(Finistère), 15 % à Sor-gues (Vaucluse), 14,8 % à
Sotteville-lès-Rouen (Seine-Maritime), 13,8 % à
Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), 13,1% à Lyon 1er
arrondissement (Rhône), 10,8 % à Foix (Ariège) ou
encore 10 % à Bar-le-Duc (Meuse) et Rezé
(Loire-Atlantique). A Marseille, les listes «Marseille
contre-attaque à gauche» obtiennent des scores
supérieurs à 5 % dans trois arrondissements sur
huit…

En banlieue parisienne, où le PC réussit à garder
la plupart des villes qu’il détient (et gagne même
quelques municipalités), les listes soutenues par la LCR
obtiennent aussi, par exemple, 8,2% à Evry (Essonne), 7,8%
à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), 7,6% à Saint-Ouen
(Seine-Saint-Denis), 7,1% à Choisy-le-Roi (Val-de-Marne), 6,5%
à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) ou encore 6,3% à
Montreuil (Seine-Saint-Denis). A Paris, où de nombreuses listes
étaient en concurrence, les scores varient de 3% à 5%
environ dans les huit arrondissements où les listes «100 %
à gauche» étaient présentes: 5,2% à
Paris 18e, 4,9% à Paris 20e, 4,3% à Paris 10e, etc.

Aucune consigne de désistement n’a été
donnée pour le second tour, les décisions revenant aux
mili-tant-e-s locaux, mais l’objectif, réaffirmé à
plusieurs reprises par Olivier Besancenot, est bien de battre les
listes de droite. Plusieurs candidat-e-s du Parti Socialiste en
ballotage pourraient ainsi devoir leur éventuelle
élection au report sur leur candidature des voix de la gauche
radicale. Les résultats de ce premier tour des élections
municipales signifient «un net désaveu de la politique
réactionnaire de Nicolas Sarkozy» et «les listes
soutenues par la LCR enregistrent des scores significatifs et
encourageants», déclare la Ligue Communiste
Révolutionnaire dans un communiqué, ajoutant qu’ils
«traduisent l’aspiration de la population à la
défense des régimes de retraite, à l’augmentation
des salaires et des minima sociaux et à un rejet des
licenciements».

Pour Olivier Besancenot, porte-parole de la Ligue,
«l’exaspération des politiques libérales, qu’elles
soient locales ou nationales, s’est traduite par une sanction. Elle a
profité visiblement à la gauche mais aussi à la
gauche de la gauche». Outre le désir de sanctionner les
listes de la droite sarkozyste, les bons résultats de la Ligue
Communiste Révolutionnaire indiquent selon lui le besoin d’une
gauche radicale indépendante de la gauche institutionnelle.

C’est clairement un encouragement «pour les luttes à
venir» et pour «la construction du nouveau parti
anticapitaliste» que la LCR a pris l’initiative de proposer
largement.

    Rédaction