Elections Neuchâteloise... Match nul ?


Elections neuchâteloises…
Match nul ?


La droite place ses deux candidats au premier tour lors de l’élection au Conseil d’Etat, la gauche stagne; au Grand conseil les Verts gagnent deux sièges, le POP et solidaritéS gagnent chacun un siège. Nous avons interrogé la nouvelle élue de solidaritéS, Marianne Ebel.

(Propos recueillis par Daniel Künzi)

– Quels étaient les objectifs de la gauche ?


Marianne Ebel: Nous avons tenté de renverser la majorité de droite, elle reposait sur une faible différence de siège. Il fallait gagner 5 sièges. Les Verts avec le POP et solidaritéS en ont gagné 4. Le problème c’est la perte de deux sièges du PS !


Neuchâtel marche à contre-courant. Si l’on à l’esprit les résultats des dernières votations, sur une série de sujets, les électeurs neuchâtelois se démarquent : loi sur le travail, assurance chômage, maternité, etc. En outre la gauche a nettement progressé dans les villes ces dernières années. Notre pari était raisonnable. Nous avions déclaré que nous renoncerions à participer à l’exécutif si nous n’avions pas la majorité au Parlement.


– Quelles points avez-vous mis en avant pendant votre campagne ?


-M.A. Nous avons mis l’accent sur le fait que nous voulons travailler différemment. Siéger en harmonie avec les mouvements sociaux.


Nous avons souligné notre volonté de renforcer les mouvements sociaux, élément d’autant plus important si nous ne sommes pas majoritaires.


La démocratie se vide de sens, le taux de participation était faible, 47%. Ce chiffre est à mettre en rapport avec les 70% de participation du vote sur l’Europe !


– Quelle campagne avez-vous menée ?


M.A. Nous avons organisé une conférence qui a eu du succès sur le budget participatif avec des personnes qui se sont rendues à Porto Alegre. Nous cherchons à renforcer particulièrement le mouvement syndical et le mouvement féministe dans lesquels je milite activement.


Nous avons également mis sur pied des Cafés de discussion dans le canton, ce qui a été une bonne occasion pour se rencontrer entre militants de gauche.


– A en croire «Le Temps» entre la droite qui cherchait une place au centre et la gauche qui penchait à droite, il n’y avait pas une grande différence parmis les candidats à l’exécutif.


M.A. (Rires). C’est la droite libérale qui l’a emporté. Dans ses bagages, elle cherche à mettre sur pied le projet de la chambre de commerce de baisse des impôts linéaire de 12 %. Avec quel argent l’Etat versera-t-il des aides sociales, dans ce canton où le revenu moyen est de 41 000 Fr. ?


Quand aux deux représentants du parti socialiste au gouvernement, nous ne nous faisons aucune illusion à leur sujet !