Communiqué de presse de solidarités Neuchâtel

solidaritéS Neuchâtel


Une déclaration et une pratique inacceptables


Communiqué de presse du 2 juillet 2001


Tout d’abord un constat: un-e homo-sexuel-le sur quatre fait une tentative de suicide durant son adolescence. Cette proportion alarmante pose un véritable problème de société, d’autant qu’environ un dixième de la population se trouve un jour confronté à la délicate découverte d’une orientation sexuelle différente. Pourtant, M. Thierry Béguin, conseiller d’Etat en charge du DIPAC, ne semble pas voir l’urgence de la situation. Il l’a prouvé récemment en refusant sèchement de diffuser la documentation établie par la Commission Jeunesse et Ecole, née à l’initiative de Pink Cross et de l’Organisation Suisse des Lesbiennes, à l’usage des directions et des enseignant-e-s.


La brochure incriminée visait à ouvrir à l’école le débat sur l’homosexualité pour prévenir les discriminations à l’encontre des jeunes gays. «L’école est sexuellement laïque», a déclaré indigné M. Béguin, et d’ajouter que l’homosexualité est abordée dans le cadre des cours d’éducation à la santé. Autrement dit, l’Ecole du canton veut bien admettre l’existence du phénomène, mais de là à combattre les préjugés, il y a un pas que le gouvernement refuse de franchir. Attitude obscurantiste, comme l’ont dénoncé les initiateurs du projet? Certes oui, quand on entend M. Béguin parler de prosélytisme! Ainsi donc, même parmi les autorités supposées éclairées, il y a encore des gens pour croire que l’homosexualité est un choix, un mode de vie optionnel qu’une bonne publicité pourrait rendre attrayant…


L’ignorance n’a pas de frontière, puisque les mêmes propos s’élèvent en Valais au sujet de la Gay Pride. En revanche, la décence a une borne: il est inacceptable d’entendre un homme politique soutenir une telle position homophobe.


solidaritéS dénonce cette intolérance qui fait honte au canton, le seul à avoir catégoriquement refusé le projet, et continuera de se battre pour que soient respectés les droits et les personnes des gays et lesbiennes neuchâtelois-e-s.