Le débat sur la libre circulation n’est pas gratuit

Le débat sur la
libre circulation
n’est pas gratuit

Laurent Tettamanti, membre du groupe Les Communistes de Genève, nous a adressé cette réponse à celle qu’Eric Decarro et Christian Tirefort avaient opposée à sa libre opinion du 25 avril, publiée par la Tribune de Genève (solidaritéS, N° 127). Nous reprenons ici sa réplique, accompagnée d’une critique point par point de Jean Batou. Pour notre rédaction, ce débat avec Laurent T. est terminé.

En revanche, dans le courant de l’automne, nous publierons un numéro spécial de discussion sur les enjeux de la reconduction des accords de libre circulation.

1. Laurent Tettamanti: Je tiens tout d’abord à préciser que je suis moi-même double national (Suisse et Français), qui plus est d’origine italienne, et qu’une grande partie de l’histoire récente de ma famille est liée à l’immigration (mes parents sont nés l’un à Tunis, l’autre à Florence). Par ailleurs, j’ai moi-même été «frontalier» en suivant une partie de mes études en France voisine et en y travaillant comme coureur cycliste.

Jean Batou: Pas besoin de décliner sa biographie pour avoir le droit de défendre ses opinions. Peu importe que Laurent T. soit suisse, double national ou étranger, que ses parents soient nés sur les bords de la Méditerranée ou qu’il ait été coureur cycliste en France… Ce qui nous importe, ce sont les positions qu’il défend, et qu’il n’est d’ailleurs pas seul à défendre. D’où l’intérêt de ce débat.

2. LT: Les positions exprimées dans mon texte publié par la Tribune de Genève sont personnelles et n’engagent pas le Parti communiste genevois, qui se déterminera ultérieurement sur la question des Bilatérales.

JB: Dont acte. Nous attendrons donc la prise de position collective des Communistes pour déterminer si ce groupe évolue vers des positions souverainistes.

3. LT: J’ai effectivement soutenu en 2005 l’extension de la libre circulation aux nouveaux pays membres de l’UE, pour la simple raison qu’il aurait été injuste de ne pas accorder ce droit à certains Européen-ne-s alors que d’autres Européen-ne-s en jouissaient déjà. C’était une élémentaire question d’égalité de traitement. Maintenant que la question se pose pour tous, je n’ai pas de scrupules à rejeter cette politique.

JB: L’argument selon lequel il était juste de dire OUI à l’extension de la libre-circulation en 2005, pour donner les mêmes droits à tous les Européen-ne-s, alors qu’on pourrait dire NON à leur reconduction aujourd’hui, au nom toujours de l’égalité de traitement, ne tient pas. Il y a trois ans, avec ce type d’arguments, certains avaient appelé à voter NON à l’extension de la libre circulation, considérée comme discriminatoire pour les non-Européen-ne-s…

4. LT: Ma position au sujet du protectionnisme n’est pas une position idéologique mais stratégique. Je suis dans l’idéal favorable à l’abolition des frontières et des Etats-Nations, tout comme je rêve d’un gouvernement mondial progressiste au service de toute l’humanité. Mais il faut se rendre à l’évidence : la mondialisation actuelle est l’œuvre des forces capitalistes et impérialistes, et accepter les règles fixées par celles-ci – dans le cas qui concerne les Accords Bilatéraux – revient à accélérer l’avènement d’un gouvernement mondial ultra-libéral exploiteur des travailleurs-ses du monde entier. Certes, le capitalisme et les politiques néolibérales sévissent déjà à l’échelon national comme l’affirment MM. Decarro et Tirefort; mais je ne vois pas en quoi cela constitue une raison pour les renforcer au niveau international! Les supposés (et pour certains réels) bienfaits de la libre circulation doivent-ils nous faire oublier l’ensemble du dispositif économique dans lequel cette mesure s’inscrit?

JB: Laurent T. nous dit que la protection du marché du travail national est pour lui une position stratégique, tandis qu’il défend l’opposé sur le plan idéologique, soit «l’abolition des frontières et des Etats-Nations, pour un gouvernement mondial progressiste au service de toute l’humanité». Mais comment les travailleurs-euses pourraient-ils renforcer leurs luttes et leur unité, condition sine qua non de la reconstruction d’un horizon socialiste, en accroissant les prérogatives de l’Etat bourgeois et de sa police contre la partie la plus vulnérable d’entre eux-elles? Il ne nous le dit pas. «Nous ne pouvons remplacer notre devise unitaire: ‘Prolétaires de tous les pays unissez-vous!’ par cette déclaration: ‘Prolétaires de tous les pays expulsez-vous!», avait pourtant lancé le délégué français Jules Uhry devant le congrès de la Deuxième Internationale. C’était en 1907, il y a plus de 100 ans!

5. LT: Contrairement à ce qu’affirment MM. Decarro et Tirefort dans leur point 3, je n’évacue nullement la question de l’élaboration d’un projet de société alternatif. J’y réfléchis depuis des années au sein de mon parti, et cet objectif guide mon engagement politique. J’ai d’ailleurs eu l’occasion de défendre certaines positions audacieuses et originales dans des textes et lors de plusieurs campagnes électorales ou encore lors d’initiatives populaires.

JB: Le fait que Laurent T. «n’évacue nullement la question de l’élaboration d’un projet de société alternatif» et qu’il y réfléchisse «depuis des années au sein de son parti» ne change rien à l’affaire. Ce qui compte, c’est l’orientation qu’il préconise concrètement sur le terrain par rapport à la libre circulation et aux droits des travailleurs-euses.

6. LT: L’argument selon lequel s’opposer à la mondialisation des marchés et au libre-échangisme revient à défendre le statu quo et donc les oligarchies capitalistes nationales et leur sale business (on m’accuse presque de défendre le secret bancaire suisse!) est absurde. Je retiens qu’il faut combattre le capitalisme en commençant au niveau local et national (d’ailleurs solidaritéS participe aux élections locales et nationales dans ce sens, non?) et qu’il n’y aura pas de Grand Soir mondial (ou même régional) sans Etats à l’avant-garde du combat (on le voit en ce moment en Amérique du Sud avec le rôle du Venezuela). Toute alternative économique et sociale à besoin d’un espace pour exister et démontrer au reste du monde qu’il est possible de changer la société. Or dans le cadre de nos institutions, cela implique des victoires électorales (mais peut-être que solidaritéS va bientôt se lancer dans la lutte armée…). Genève n’est pas le Chiapas. Comment pourrions-nous développer un modèle alternatif si nous sommes soumis à des institutions et des règles qui consacrent le modèle de nos adversaires ? La stratégie des «mouvements sociaux» chère à MM. Decarro et Tirefort a démontré ses limites lorsqu’elle n’est pas accompagnée ou suivie d’un soutien institutionnel. Le moyen le plus sûr pour abolir le secret bancaire en Suisse n’est-il pas pour la gauche radicale de devenir la première force politique du pays?

JB: Laurent T. propose de «combattre le capitalisme en commençant au niveau local et national», il prétend que le socialisme a besoin d’«Etats à l’avant-garde du combat», sinon d’«un espace pour exister et démontrer au reste du monde qu’il est possible de changer la société», enfin que «la stratégie des mouvements sociaux […] a démontré ses limites lorsqu’elle n’est pas accompagnée ou suivie d’un soutien institutionnel.» On peut certes sourire de sa prétention à faire de la Suisse l’avant-garde d’un tel projet… Mais la question est ailleurs: ce «socialisme par en-haut», souverainiste et étatiste, était celui de la social-démocratie réformiste, avant son ralliement au libéralisme, voire du mouvement communiste stalinien, lorsqu’il prétendait subordonner les combats des travailleurs-euses du monde entier aux intérêts de «la Patrie du socialisme», en réalité de sa nomenklatura. Il a fait faillite avec le 20e siècle. Au contraire, comme le marxiste autrichien Otto Bauer, il y a plus de 100 ans, nous défendons que «grâce à l’évolution vers une économie mondiale, les luttes des ouvriers étrangers ne sont pas seulement semblables aux nôtres, mais que nous sommes étroitement liés [à elles] par une communauté, une réciprocité constante, l’interaction de nos niveaux de vie économiques et culturels.» Et pour continuer à le paraphraser, grâce aux combats internationalistes des mouvements sociaux, «cette prise de conscience empreinte d’émotion» pourra se fonder sur des milliers d’expériences et devenir peu à peu l’acquis solide de la classe ouvrière de chaque nation.

7. LT: Quel poids représente actuellement à l’échelon international le courant auquel appartiennent MM. Decarro et Tirefort et qui porte le «projet crédible» auquel ils se réfèrent dans leur conclusion? Cette question n’est pas méprisante; elle pose tout simplement dans ce débat le principe de réalité et les questions stratégiques qui en découlent. Nous sommes entièrement d’accord sur le fond; mais comment faire concrètement reculer la xénophobie et le racisme? Je constate que ces fléaux se développent en même temps que s’accélère la politique visiblement défendue par MM. Decarro et Tirefort. Là est le problème, et les vœux pieux ne le règleront pas.

JB: Laurent T. prétend que la xénophobie et le racisme se développent parce que le mouvement ouvrier est incapable d’imposer à l’Etat une protection du marché du travail local. Pourtant, l’Union Syndicale Suisse et le Parti socialiste ont été à l’avant-garde d’une telle politique depuis 1964 au moins, faisant le lit des mouvements xénophobes. Tout au contraire, c’est dans la lutte collective pour la défense de revendications unifiantes que nous pourrons faire reculer la xénophobie et le racisme: salaire minimum pour tous-toutes et réduction de la durée légale du travail; développement des assurances sociales, du logement subventionné et des services publics; légalisation collective des sans papiers, mais aussi droits politiques cantonaux et naturalisation facilitée pour les immigré-e-s; rejet des statuts discriminatoires (en particulier, de tout contrat faisant référence aux conditions du pays d’origine); reconstruction d’un mouvement syndical combatif sur les lieux de travail, etc. Moins que jamais, cette lutte ne pourra se limiter aux frontières nationales.

8. LT: MM. Decarro et Tirefort semblent résignés au diktat du capitalisme mondialisé lorsqu’ils affirment «…qu’ils [les Etats-Nations] sont pratiquement tous contraints, quelle que soit la couleur de leur gouvernement, d’adopter des politiques néolibérales…» et que «…la libre circulation […] est une politique nécessaire dans le cadre de la mondialisation». Je récuse ces constats défaitistes et revendique l’ambition de mener au niveau local et national une politique révolutionnaire alternative. Je me demande d’ailleurs pourquoi MM. Decarro et Tirefort continuent d’être membres d’un parti (solidaritéS) qui a toujours beaucoup misé sur les élections (et donc selon eux sur un objectif vide d’intérêt!).

JB: solidaritéS défend que les politiques néolibérales menées actuellement partout, dans le cadre de la mondialisation capitaliste, ne répondent pas à des choix politiques révocables, mais à une logique de système. Cela ne signifie pas que les Etats nationaux n’aient plus aucune marge de manœuvre, mais que celles-ci sont considérablement réduites. Dès lors, c’est une impasse que de vouloir mener une «politique révolutionnaire alternative au niveau local et national». Il faut au contraire renouer avec les meilleures traditions internationalistes du mouvement ouvrier et leur donner un nouvel essor. Cela n’exclut pas, bien entendu, de mener des campagnes électorales, mais relativise l’importance de tels enjeux.

9. LT: Rejeter la libre circulation revient selon MM. Decarro et Tirefort à favoriser les marchandises et les capitaux, qui eux circulent déjà librement. Cela est vrai pour ceux qui ne luttent pas contre le libre-échangisme capitaliste dans son ensemble. Or je défends aussi l’idée d’une forte régulation de ces marchés (marchandises et capitaux) en attendant qu’une économie socialiste puisse être développée. La question des délocalisations (abordée par Decarro et Tirefort dans leur point 9) nous renvoie elle aussi au libéralisme économique, que je combats.

JB: Laurent T. prétend combattre le libre-échangisme capitaliste en contrôlant les flux de marchandises et de capitaux, autant que ceux de la main-d’oeuvre. Pour lui, cela devrait être possible «en attendant qu’une économie socialiste puisse être développée», c’est-à-dire au sein du capitalisme. Il y a 50 ans, le POP vaudois réclamait déjà «la protection de l’artisanat, du petit commerce, du petit patronat contre la concurrence effreinée des trusts» («Que veut le POP vaudois?», 1957). C’était la ligne de la «démocratie nouvelle» dans sa version helvétique du «rassemblement populaire», qui n’a pas favorisé – c’est un euphémisme! – le renforcement des liens de solidarité avec les travailleurs-euses immigrés… Nous pouvons en mesurer les résultats.

10. LT: On m’accuse de faire le jeu de l’extrême-droite lorsque je m’attaque à la libre circulation et au libre-échangisme. Or ce sont selon moi les partis de gauche qui ferment les yeux sur les déséquilibres engendrés par ces politiques qui portent une lourde responsabilité dans la progression de la droite populiste et de l’extrême-droite. Ce faisant, ils ne répondent en effet pas aux problèmes concrets des travailleurs-ses locaux (chômage, précarité, dumping salarial…), prenant le risque de les voir séduits par les partis xénophobes. Le dogmatisme et l’angélisme de cette gauche produit un résultat totalement contraire à celui qu’elle recherche. Il ne s’agit pas de s’adapter aux positions de la droite, mais au contraire de rejeter une politique qui profite à celle-ci. Car les travailleurs-euses d’ici ou d’ailleurs ne perçoivent pas la libre circulation comme une perspective de gauche. Ceux qui en profitent y voient la marque des bienfaits du néolibéralisme. Les autres (les «loosers») y voient une régression que la gauche n’a pu empêcher. Dans les deux cas, la gauche en sort affaiblie.

JB: Encore une fois, ce ne sont pas «les déséquilibres engendrés par les politiques de libre circulation et de libre échangisme» qui favorisent en tant que tels «la progression de la droite populiste et de l’extrême droite». C’est bien évidemment l’incapacité de la gauche, en particulier en Suisse, de répondre à ces nouveaux défis par une politique de mobilisation collective, pour la défense des droits de l’ensemble des salarié-e-s, dans une perspective socialiste et internationaliste, qui fait le lit du racisme et de la xénophobie. Or, s’ils optaient pour la non-reconduction des accords de libre circulation, Les Communistes prendraient position pour la mise en cause d’importants droits acquis pour 20% de la force de travail de ce pays originaire des pays de l’UE (environ 50% dans le canton de Genève)!

11. LT: Je ne suis absolument pas contre le fait que des travailleurs-ses immigrés ou frontaliers (ou résidants dans le canton de Vaud) puissent venir travailler à Genève. Je demande juste une plus grande régulation du marché du travail avec notamment une préférence accordée aux personnes (suisses ou étrangères) déjà établies dans le canton. Un argument écologique renforce cette position: cela réduirait le trafic motorisé pendulaire qui s’est massifié avec la libre circulation (plus de
60 000 véhicules / jour) et qui porte aujourd’hui sérieusement atteinte à l’environnement du canton. Peut-être que cela échappe à MM. Decarro et Tirefort, mais il s’agit d’un problème majeur pour de nombreux genevois, qui subissent ces nuisances en partie injustifiées puisqu’il existe une main d’œuvre locale disponible (chômeurs, jeunes diplômés). Défendre la libre circulation en vigueur, c’est accepter que ce problème s’aggrave à l’avenir. Et même dans l’hypothèse (très lointaine…) où des transports publics transfrontaliers performants existeraient, le bilan écologique resterait négatif.

JB: Laurent T. revendique «une plus grande régulation du marché du travail avec notamment une préférence accordée aux personnes (suisses ou étrangères) déjà établies dans le canton». C’était exactement le but de l’initiative lancée par le PdT et les Indépendant-e-s en janvier 2005, qui n’a d’ailleurs jamais abouti. A son propos, Jérôme Béguin écrivait alors au nom des Communistes: «L’initiative de l’ADG est clairement xénophobe, c’est aussi le rôle d’une organisation comme la nôtre d’intervenir et de dire non». Sans compter le communiqué de presse des Communistes qui rapprochait alors le slogan anti-frontalier des initiant-e-s de la rhétorique nazie vis-à-vis des Juifs (l’abus de langage cachait-il une insécurité des convictions?)… Désormais, le retour au contrôle des frontières serait sanctifié par l’écologie, pour réduire le trafic pendulaire motorisé (avec la France, bien sûr, non avec le canton de Vaud). Laurent T. aurait-il renoncé à se battre pour le développement de transports non polluants et gratuits, qu’il considère désormais comme une «hypothèse (très lointaine)»?

12. LT: Ma position n’est pas celle d’un «national-égoïste» qui défendrait son bien-être face aux travailleurs-ses du reste de la planète. Je suis d’avis que la gauche, au lieu de faire le jeu des patrons en soutenant des accords rédigés pour eux, ferait mieux de militer pour que des travailleurs-ses étrangers victimes de l’extrême pauvreté ou de conflits sanguinaires qui sévissent dans certaines régions du monde soient en priorité accueillis en Suisse et en Europe et puissent y êtres formés et y travailler dignement. De même, je milite pour une augmentation massive de l’aide au développement et pour l’annulation des dettes des pays pauvres. Il faut plus de coopération et plus d’investissements non-marchands dans les pays sous-développés. La Suisse pourrait aussi accueillir et aider plus d’étudiant-e-s étrangers. Pour moi, l’idéal (de gauche) n’est pas que les travailleurs-euses du monde entier doivent migrer pour survivre mais bien de donner à chacun où qu’il naisse la possibilité d’avoir un emploi et une vie digne. Dans le cas de l’Accord sur la libre circulation, force est de constater qu’il ne profite pas à ceux qui en auraient le plus besoin. Alors oui, soyons généreux, mais de manière pertinente ! Or l’économie suisse ne veut pas de pauvres non qualifiés. Elle veut des diplômés européens acceptant des conditions de travail moins bonnes. Est-ce vraiment cela la solidarité internationale ?

JB: Laurent T. n’est pas un «national-égoïste». Il veut renforcer l’aide (non marchande) au développement, annuler la dette du tiers-monde et accueillir plus d’étudiant-e-s étrangers. Fort bien. Il estime aussi que «la gauche […] ferait mieux de militer pour que des travailleurs-ses étrangers victimes de l’extrême pauvreté ou de conflits sanguinaires qui sévissent dans certaines régions du monde soient en priorité accueillis en Suisse et en Europe et puissent y êtres formés et y travailler dignement». C’était aussi un argument avancé par certains opposant-e-s de gauche à l’extension de la libre-circulation en 2005, qui disaient refuser une discrimination à l’égard des non-Européens. Mais comment peut-il croire que la suppression du droit à la libre-circulation pour la plus grande partie de la main d’œuvre étrangère (européenne) puisse contribuer à améliorer la position des migrant-e-s extra-européens? «Soyons généreux, dit-il à l’adresse de l’électeur-trice suisse, mais de manière pertinente.» Un appel moralisateur, sans aucun contenu de classe, qui trahit bien le fond de sa position.

13. LT: Le problème des travailleurs-euses sans statut légal évoqué par MM. Decarro et Tirefort dans leur point 8 devrait être contenu par une politique plus rigoureuse en matière d’application du droit du travail, et les entreprises qui fraudent devraient être durement sanctionnées.

JB: Pour les travailleurs-euses sans statut légal, Laurent T. défend l’application plus rigoureuse du droit du travail- l’un des plus hostiles aux travailleurs-euses de tous les pays de l’OCDE – et des sanctions plus sévères à l’égard des entreprises. Logiquement, il ne revendique pas la régularisation collective des sans papiers. Un désaccord supplémentaire…