Libre circulation des personnes: OUI aux droits des ressortissant·e·s de l’union européenne !
Libre circulation des personnes: OUI aux droits des ressortissant·e·s de lunion européenne !
Le mouvement solidaritéS appelle à voter OUI le 8
février prochain à la reconduction de lAccord sur
la libre circulation des personnes (ALCP) avec lUnion
européenne (UE) et à leur extension aux
ressortissant·e·s de la Bulgarie et de la Roumanie. La
Loi sur les étrangers (LEtr), applicable à tous les
ressortissant·e·s étrangers-ères provenant
de pays non membres de lUE, octroie à
lautorité un très grand pouvoir
dappréciation dans la délivrance dune
autorisation de séjour. Elle naccorde que très
rarement de véritables droits à celles et ceux auxquels
elle sapplique. Au contraire, lALCP fixe des droits dont
bénéficient les ressortissant·e·s de
lUE. Cest pour défendre ces droits que le
mouvement solidaritéS se prononce pour le OUI le 8
février.
Ce sont ces droits que contestent les opposants xénophobes, dans
leur propagande massive, assimilant Roumains et Bulgares à des
corbeaux carnassiers, prêts à fondre sur la petite
Helvétie, avec un slogan simpliste et raciste « NON
à la porte ouverte aux abus »,
«
non au pillage de
lassurance-chômage, non aux institutions sociales
ruinées »
Séjour et lemploi
Depuis le 1er juin 2007, la libre circulation des personnes est devenue
effective pour les ressortissant·e·s des pays soumis
à lALCP. Elle englobe le droit dentrer en Suisse,
dy séjourner, daccéder à un emploi,
de sy établir comme indépendant-e, et le cas
échéant de demeurer après lexercice
dune activité économique. De juin 2002 au 31 mai
2007, laccès au marché du travail était
resté soumis à certaines restrictions (priorité
aux travailleurs indigènes, contrôle préalable des
conditions de travail et de salaire). De surcroît, les
autorisations de séjours et de travail nétaient
délivrées que dans les limites des contingents
prévus. Ces restrictions sont aujourdhui caduques, pour
les ressortissant·e·s de 17 pays de lUE, pour les
autres, elles vont être levées par étapes.
Aujourdhui donc, une salariée espagnole, engagée
auprès dune entreprise établie en Suisse pour une
durée de trois mois au maximum par année civile, ne doit
pas demander dautorisation de séjour. Si elle est
engagée pour une durée comprise entre quatre mois et un
an, elle a droit à une autorisation de séjour de courte
durée, équivalente à celle de son contrat de
travail. Si elle présente une déclaration
dengagement ou un contrat de travail dune durée
égale ou supérieure à un an, cette salariée
a droit à une autorisation de séjour valable 5 ans.
Après cinq ans de séjours en Suisse, elle a droit
à une autorisation détablissement de durée
indéterminée et inconditionnelle. Dans
lapplication des règles de la libre circulation des
personnes, toute discrimination fondée sur la nationalité
est interdite. Les étrangers et étrangères,
bénéficiaires de lALCP, ont droit aux mêmes
conditions de vie, demploi et de travail que celles
accordées aux nationaux. Ils et elles peuvent réclamer
lapplication de légalité de traitement
devant les tribunaux.
Prestations sociales
Quels que soient les pays européens où il ou elle a
travaillé, un-e employé-e ne perd pas ses années
de cotisations qui sont cumulées ; par exemple, pour
lassurance-chômage, le total des prestations est
versé par le dernier pays demploi. Les périodes
dassurance sont additionnées, elles sont exportables et
les droits sont attribués au prorata des durées de
séjour dans chaque pays. Ainsi, un-e ressortissant-e de
lUE en Suisse, au bénéfice dune
autorisation de séjour de longue durée (contrat de
travail de durée illimitée et de plus dun an) a
droit aux indemnités de lassurance-chômage selon le
droit suisse. Sil ou elle na pas suffisamment
cotisé en Suisse pour bénéficier des allocations,
les périodes dassurance accomplies dans un autre Etat de
lUE comptent, selon le principe de la totalisation des
périodes dassurance. Un-e ressortissant-e de lUE,
titulaire dune autorisation de courte durée (moins
dun an), peut rester en Suisse et percevoir des allocations de
chômage. A partir du 1er juin 2009, il ou elle aura droit aux
mêmes prestations quun-e titulaire dune
autorisation de longue durée.
Regroupement familial
Tout-e citoyen-ne de lUE, titulaire dune autorisation de
séjour, salarié-e, indépendant-e, non actif,
retraité-e, peut se faire accompagner, sans considération
de nationalité, de son conjoint et de leurs descendants de moins
de 21 ans ou à charge, ainsi que de ses ascendants et de ceux de
son conjoint qui sont à sa charge. Létudiant-e a
un droit au regroupement familial limité à son conjoint
et à leurs enfants à charge, quelle que soit leur
nationalité. Les membres de la famille ont par ailleurs le droit
dexercer une activité économique,
indépendamment de leur nationalité.
Pour légalité des droits, contre toute forme de discriminations
Les droits inscrits dans lALCP devraient sappliquer
à toutes les personnes qui vivent et travaillent en Suisse sans
être titulaires du passeport helvétique. Tel nest
pas le cas ! Les étrangers-ères en provenance des
quatre cinquièmes de la planète sont soumis à un
régime dexception. Ils et elles nont, par exemple,
pas le droit au regroupement familial ou, du point de vue de leur
séjour, ils et elles nont aucun droit à une
autorisation. Un non, le 8 février prochain, constituerait ainsi
une grave régression, du point de vue de
légalité des droits. Cest bien ce que
visent lUDC et ses compères xénophobes de tout
poil.