Les agrocarburants stimulent l’effet de serre

Les agrocarburants stimulent l’effet de serre

L’agrobusiness et les agrocarburants stimulent le
réchauffement climatique, parce qu’ils se
développent aux dépens de la forêt tropicale. Selon
Holly Gibbs, une chercheuse à l’Université de
Stanford (Californie), les sols forestiers sont de plus en plus envahis
par des cultures destinées à l’alimentation humaine
et animale, ainsi qu’à la production de biocarburants. De
2000 à 2007, la production mondiale d’éthanol a
quadruplé, et celle de biodiesel a décuplé.

    Or, plus de la moitié des nouvelles terres
cultivées proviennent du défrichement de zones de
forêt tropicale intacte, qui stockent aujourd’hui
près de 340 milliards de tonnes de CO2 (soit
l’équivalent de 40 ans d’émissions mondiales
dues à la combustion de charbon et d’hydrocarbures). Le
programme éthanol de George W. Bush revient ainsi à
réduire les cultures de soja aux Etats-Unis au profit du
maïs, ce qui entraîne mécaniquement
l’augmentation des cultures de soja au Brésil. Pour John
Coe, chercheur au Woods Hole Research Center (Massachusetts), «on
ne peut justifier de produire de l’éthanol aux Etats-Unis
pour réduire les émissions de CO2 en provoquant la
déforestation du Brésil
». 

Les surfaces cultivées en OGM ont augmenté de 9,4 % en 2008

Les surfaces cultivées en OGM ont augmenté de
9,4 % à l’échelle mondiale en 2008, soit de
10,7 millions d’ha, pour atteindre un total de 125 millions
d’ha dans 25 pays, cultivés par 13,3 millions
d’agriculteurs-trices. Les Etats-Unis représentent
à eux seuls la moitié de ce total avec 62,5 millions
d’ha, suivis par l’Argentine (21 millions d’ha), le
Brésil (15,8 millions d’ha), l’Inde et le Canada
(7,6 millions d’ha chacun). Au sein de l’Union
européenne, sept pays ont accru leurs cultures d’OGM en
2007, dont l’Allemagne, l’Espagne et le Portugal.

Jean Batou