Strasbourg, samedi 4 avril, disons NON à la guerre NON à l’OTAN

Strasbourg, samedi 4 avril, disons NON à la guerre NON à l’OTAN

L’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN)
a 60 ans. Cette organisation militariste les fête à
Strasbourg cette semaine. Une ville en état de siège avec
9000 policiers dans la capitale alsacienne et 15 000 du
côté allemand. Au menu jusqu’ici, harcèlement
policier des citoyen·ne·s et des
manifestant·e·s réels ou présumés,
contrôles d’identité, interventions
policières jusque chez les habitant·e·s pour leur
faire retirer des drapeaux « Paix »
accrochés à leurs fenêtres, restriction de la
liberté de mouvement, fichage de 40 000 résidents
de la ville. Une vaste démonstration du primat de la force sur
le droit des gens et les libertés publiques…

    Dès sa fondation en 1949, au lendemain de la
Deuxième guerre mondiale, l’OTAN fait partie des
instruments dont se dotent les USA dans le cadre de leur projet
d’hégémonie mondiale. Son objectif sera
d’abord d’impliquer les autres Etats d’Europe de
l’Ouest. Il s’agit, au nom de la
« défense du monde libre » et de la
lutte contre l’URSS, d’imposer un rapport de force avec le
bloc des pays de l’Est, bien avant que ceux-ci ne se regroupent
au sein du Pacte de Varsovie.

    Tout au long de la « guerre
froide », l’OTAN ne cessera de provoquer une course
aux armements, qui culminera en 1979 avec le déploiement en
Europe de missiles nucléaires Pershing. Cette page sera
tournée en 1989, avec la fin de l’Union soviétique,
la décomposition du Bloc de l’Est et la dissolution du
Pacte de Varsovie. Mais, loin de mettre fin à ses
activités, l’OTAN réaffirme alors sa vocation
d’instrument militaire des puissances impérialistes. Elle
intègre, les uns après les autres, les pays de
l’Est et intervient directement dans les conflits ayant suivi
l’éclatement de la Yougoslavie.

    L’OTAN, loin d’être une
« alliance de défense », est un
instrument du militarisme. La guerre en Afghanistan, ce bourbier
sanglant dans lequel s’enlisent ses soldats, le montre.
L’objectif de l’opération n’est ni la paix, ni
la démocratie, encore moins la fin du terrorisme qu’elle
alimente tous les jours. Il s’agit de faire de
l’Afghanistan une base militaire dans le cadre des luttes
d’influence internationale. Ce pays est devenu l’un des
principaux théâtres des rapports de force internationaux,
face à la Russie, la Chine et l’Iran. Obama l’a
souligné, durant sa campagne: il voudrait en finir avec la
guerre en Irak pour concentrer les forces en Afghanistan, où il
a déjà envoyé 17 000 soldats
supplémentaires…

    Or en Afghanistan, loin d’instaurer la
démocratie, les grandes puissances ont mis en place un pouvoir
fantoche et livré le pays aux seigneurs de guerre. Le sort des
femmes a empiré. A l’oppression féodale,
s’ajoutent les souffrances de la guerre. L’aide à la
reconstruction est détournée dans la corruption…
L’économie florissante est celle du pavot… Aucun
argument ne justifie l’occupation. Au contraire, il n’y
aura d’issue pour le peuple afghan qu’avec la fin de cette
oppression.

    Les relations de l’OTAN avec l’Etat
d’Israël, sont une autre démonstration de sa nature
impérialiste, colonialiste, belliciste… Tzipi Livni,
ex-ministre des Affaires étrangères d’Israël,
déclarait avant d’engager l’agression contre Gaza,
en décembre dernier : « L’OTAN et Israël
sont des partenaires naturels et des alliés stratégiques.
La civilisation occidentale et la communauté atlantique, que
défend l’OTAN, sont l’habitat naturel
d’Israël.» On est en pleine logique coloniale des
grandes puissances, dont Israël est, dès sa
création, un avant-poste dans le monde arabe. En 2005,
l’OTAN et l’armée israélienne organisent des
manœuvres navales dans les eaux nationales israéliennes.
En 2006, Israël obtient le statut d’observateur permanent au
sein de l’OTAN. Ces liens militaires ont accompagné le
développement d’une coopération
économique… Pour les USA et l’Europe, Gaza et la
Cisjordanie deviennent un terrain d’expérimentation pour
le matériel militaire. Israël est le seul pays du
Moyen-Orient possédant des armes atomiques et interdisant tout
contrôle nucléaire international. Mais Israël est
libre en la matière, car sa politique correspond à celle
de la « civilisation occidentale ».

    « Notre sécurité sera
d’autant mieux garantie, et nos chances de succès face aux
crises seront d’autant plus grandes, que le réseau de nos
partenariats se développera et que nos capacités
d’action, politiques, économiques, d’aide au
développement et militaires seront mises en
commun », écrivaient, en janvier, Angela Merkel et
Nicolas Sarkozy, dans une tribune dans Le Monde. C’est à
ce souci des grandes puissances que prétendent répondre
le G20 à Londres et le sommet de l’OTAN à
Strasbourg. Face à la crise globale, il leur faudrait en effet
redéfinir une réponse globale. Mais ils sont tout autant
incapables d’enrayer la crise financière,
économique, qu’ils sont incapables de maîtriser
l’exacerbation des tensions internationales qu’elle
entraîne.

    La priorité donnée lors des
préparatifs du G20 est de renflouer les banques, c’est
à dire les profits. La lutte pour l’appropriation des
richesses, le contrôle des sources d’énergie et de
matières premières va s’intensifier. La
nécessité de faire face aux révoltes des peuples
devient préoccupante pour les maîtres du monde.

    Dans cette situation, le redéploiement de
l’OTAN et la montée du militarisme sont leur
réponse, alors que les rapports de force internationaux sont
bousculés par la crise mondiale. Le combat contre les
conséquences de la crise pour les peuples et pour les
travailleurs-euses est donc indissociable du combat contre la guerre et
le militarisme, pour la démocratie et la paix… Comme
aussi contre la dilapidation obscène de milliards en
dépenses d’armement alors que les besoins sociaux sont
chaque jours plus criants. C’est ce message et ce cri de
révolte que nous irons porter samedi 4 avril dans les rues de
Strasbourg. Nous serons des dizaines de milliers, soyez-en avec
nous !

Pierre Vanek