70e anniversaire de la « mob’ »
70e anniversaire de la « mob »
Le 2 septembre, à Full-Reuenthal (Argovie) une
cérémonie commémorait la mobilisation de
larmée suisse, 70 ans plus tôt. Parmi les orateurs,
le chef du Département militaire fédéral,
ex-président de lUDC Ueli Maurer qui affirmait :
« A lépoque, la population est allée
aux limites de ses forces et accepté privations et renoncements.
En considérant la solde reçue par la
génération active quelques francs -, les
critiques à son égard sont indécentes et
insolentes. »
Quelques rectifications simposent :
1) Loin dune «critique indécente et
insolente» indiscriminée, les recherches sérieuses
menées en un demi-siècle dAlfred Hasler,
«Das Boot ist voll» au rapport Bergier – ont mis en
lumière la politique contestable des élites dirigeantes
de ce pays:
le refoulement des
réfugié·e·s, défendu par le
conseiller fédéral Eduard von Steiger, du Parti des
paysans, artisans et bourgeois (BGB/PAB) – ancêtre de lUDC;
lalignement dun secteur
important de ces élites sur « lordre
nouveau » : ainsi, la
« Pétition des 200 »
(été 1940) réclamait le renforcement de la censure
et le licenciement de journalistes anti-nazis;
la collaboration économique (industrie
darmement, blanchissage des biens confisqués aux victimes
du nazisme).
2) Les soldes en effet très faibles sont imputables
à la politique antisociale du Conseil fédéral
(radical, conservateur-catholique, BGG/PAB).
3) Un des fondateurs du BGB/PAB, le colonel Eugen Bircher
hitlérien notoire, pressenti comme «Gauleiter»
dune Suisse annexée au IIIe Reich -, a organisé
trois missions médicales sur le front de lEst
(1941-1943), au sein de larmée allemande (cf. le film
«Mission en enfer», de Frédéric Gonseth).
En conclusion, nous renvoyons à lhommage rendu par notre
journal (no 59, 3.1.2005) à notre regrettée camarade
Aimée Stitelmann (1925-2005) quon retrouve sur notre site
www.solidarites.ch. Avec de multiples oublié·e·s
de lhistoire officielle, et au rebours des faux patriotes du
SVP/UDC, Aimée fut, elle, une véritable
résistante!.
Hans-Peter Renk