Opinion: femmes pour la parité

Opinion: femmes pour la parité



En tant que féministe, je suis
fière d’appartenir à un mouvement politique qui a
adopté le principe de la parité! Nos listes de
candidat-e-s sont paritaires: 11 femmes et 11 hommes pour les
élections au Grand-Conseil de cet automne (sur la Liste N°
4) et, après un débat nourri, solidaritéS avait
décidé de retirer deux hommes au profit de deux femmes
pour siéger à la Constituante.

Ce principe n’est pas évident à vivre, même
chez nous : car l’enjeu de la parité a
été résumé en une formule :
« Prenez place, Madame ! signifie
concrètement toujours aussi : faites de la place,
Monsieur ! »

    En octobre 2008, au lendemain des résultats
de la Constituante (17,5 % femmes élues, soit un retour en
arrière de 35 ans), des femmes indignées, dont plusieurs
membres de solidaritéS, avaient spontanément
décidé de s’unir et de consacrer beaucoup
d’énergie pour faire avancer le score des femmes aux
prochaines élections.

    Après une récolte de signatures pour
une proposition collective de loi sur la parité
déposée auprès de la Constituante, des cours
gratuits d’expression et de communication pour les candidates, le
groupe Femmes pour la parité s’investit maintenant dans la
distribution d’un dépliant, expliquant
« Comment voter pour obtenir 50 % de
femmes ? » Leur réponse: ne votez que pour
des femmes ! Eh oui, ce volontarisme radical est
nécessaire pour faire avancer l’égalité et
la justice!

    Le combat des Femmes pour la Parité fait
suite à la lutte centenaire pour le suffrage féminin.
Cette égalité élémentaire, obtenue de haute
lutte en Suisse en 1971 seulement, n’a pas fait avancer la cause
des femmes comme prévu. Il ne suffit pas en effet d’avoir
le droit de vote, il faut encore pouvoir concrètement exercer
toutes les fonctions politiques. Inlassablement, les
« suffragettes » (terme soit-disant
péjoratif qu’il faut revendiquer) ont remis le travail sur
le tapis.

    Dès le début des années 90,
elles lançaient l’idée, puis l’initiative des
quotas votée en 2000. Le terme n’avait pas plu. La
question avait divisé les femmes et même les
féministes. « Je trouve blessant que cette
initiative traite les femmes comme une minorité »
était l’un des slogans favoris de femmes ayant
réussi à se profiler dans la politique. Nous entendons
tout autant cette phrase actuellement, ainsi que la fameuse
référence aux compétences ! Nous sommes
étonnées combien le public n’accorde peu de
confiance aux débutant·e·s en politique, tout en
se plaignant de l’inamovibilité des
assemblées !

    Les féministes exagèrent…Oui,
il nous faut toujours être pointues dans nos revendications pour
faire passer notre message. Nous sommes en ce moment dans une
période de régression et les acquis des femmes risquent
fort de passer à la trappe. Notre volontarisme est
nécessaire jusqu’à l’adoption d’une loi
qui garantira l’égalité.
   
solidaritéS propose dans sa liste No 4 à la fois des
femmes expérimentées dans les parlements et dans les
organisations syndicales, et des jeunes femmes qui veulent
s’engager avec enthousiasme et curiosité. Votez pour
elles !

Maryelle Budry

——————
Dépliants «Changer le cours de l’histoire» déposés au local de SolidaritéS

Brochure: Ma campagne électorale. Outils et réseaux pour
les femmes qui s’engagent en politique, support du cours
édité avec l’aide du SPPE, en vente 8.-

http://femmespourlaparite.blog.tdg.ch