Référendum "nous ne paierons pas votre déficit": un échec planifié

Référendum « nous ne paierons pas votre
déficit »: un échec planifié



En février, le Grand Conseil a
avalisé (avec 24 oppositions) un décret proposé
par le Conseil d’Etat portant notamment sur un montant de 16
millions pour engager un conseiller-consultant avec mandat de faire
passer les restrictions budgétaires et les coupes dans les
dépenses prévues par le programme de législature
2009–2013 du Conseil d’Etat.

L’objectif est clair : couvrir du vernis de la
nécessité, proclamée par des
« spécialistes », les mesures
antisociales et de démantèlement de la fonction publique
et des conditions de travail des employé·e·s.

    Le SSP (syndicat des services publics) a
décidé de lancer un référendum,
intitulé « nous ne paierons pas votre
déficit », contre ce crédit de 16 millions.
solidaritéS l’a immédiatement soutenu en
annonçant que nous apporterions 500 signatures, et en en
rassemblant finalement plus de 700. Les Verts et le POP l’ont
soutenu publiquement. Malheureusement, ce référendum a
échoué. Pour être valable, il faut 4500 signatures
contrôlées par les communes, récoltées dans
un délai de trois mois. La mauvaise organisation de la campagne
référendaire s’est conclue par un échec dont
le SSP, comme initiateur du référendum, porte la
responsabilité.

    Une fois de plus, on peut constater que lancer un
référendum ne peut pas se faire à la
légère, pour faire les titres de la presse. Il ne suffit
pas d’envoyer des formulaires à ses membres, et attendre
que les signatures rentrent ! Ca ne fonctionne pas ainsi. Il
faut planifier trois mois de mobilisation, être
régulièrement présent dans la rue, créer un
front avec les organisations qui soutiennent, fixer des objectifs,
surveiller l’avancement de la rentrée des signatures,
s’assurer que les soutiens annoncés ne sont pas purement
verbaux, mais correspondent à des signatures rentrées,
alerter, faire campagne publiquement. Rien de tout cela n’a
été fait.

    Les militant·e·s de solidaritéS
sont fâchés, non pas parce qu’ils/elles ont
récolté leurs signatures pour rien, mais parce que
c’est un signal très négatif qui est envoyé
au gouvernement qui va se sentir les coudées d’autant plus
franches pour appliquer son programme d’austérité.
Cet échec était évitable : dans la rue nous
avons reçu un accueil très favorable d’une
population excédée par ce gouvernement qui dépense
de l’argent pour des consultants plutôt que de pratiquer
une politique sociale basée sur une fiscalité mettant
à contribution les plus riches et les entreprises. Le manque de
sérieux de ceux qui ont lancé ce référendum
est irresponsable.

Henri Vuilliomenet