Comité d’accueil pour Leuthard
Comité daccueil pour Leuthard
Le 16 août dernier, la
présidente de la Confédération Doris Leuthard
était invitée par un comité patronal dans le cadre
de sa campagne en faveur de la 4e révision de la loi sur
lassurance chômage (LACI) à donner une
conférence au Mövenpick de Lausanne-Ouchy. Une douzaine de
jeunes camarades de solidaritéS lattendaient pour un
piquet de protestation visant à dénoncer les graves
conséquences de la révision pour les jeunes.
Durant sa conférence, Doris Leuthard a eu beau marteler que les
jeunes retrouvaient plus facilement du travail en cas de reprise
économique et que par conséquent, il était
« socialement acceptable » de couper dans
leurs prestations, reste quau seul mois de juillet, le
chômage des 15-24 ans a augmenté de 0,3 % pour se
porter à 4,1 %, contre 3,6 % pour la statistique
globale des chômeur·euses. Il est de 4,4 % pour les
25-29 ans.
Cela représente plus de 22 500 jeunes
entre 15 et 24 ans inscrits au chômage en Suisse, même si
en réalité le nombre de demandeurs demplois dans
cette tranche dâge avoisine les 43 000 : de
nombreux jeunes nétant en réalité pas
inscrits auprès des Offices de placement, soit quils
restent à la charge de leur parent, soit quils subissent
des formes de chômage déguisées
(« semestre de motivation », stages
non-payés, etc.), soit enfin quils aient
épuisé leur droit aux indemnités et se retrouvent
à laide sociale. Les moins de 25 ans y sont en effet la
tranche dâge la plus représentée. De fait,
le nombre de jeunes chômeurs longue durée a crû de
135 % depuis le début de la crise. Dune
manière générale, 24 % des chômeurs
sont sans travail depuis plus dun an, contre 12 % au
début de la crise.
Dans ce contexte, si la révision est
acceptée, la situation des jeunes chômeur·euses
sen trouvera fortement péjorée : les moins
de 30 ans devront accepter nimporte quel emploi, même
sil na rien à voir avec leurs qualifications, sous
peine de se voir supprimer les indemnités de chômage. Le
nombre dindemnités journalières dont
bénéficient les jeunes chômeurs sera de plus
drastiquement réduit. Les bénéficiaires
âgés de moins de 25 ans sans enfant ne recevront plus que
200 indemnités journalières au lieu de 400, ce qui
augmentera considérablement les demandes daides sociales
et répercutera les coûts sur les communes et cantons.
Pourtant, il y aurait bien dautres moyens
déponger la dette de lassurance chômage que
de sattaquer aux secteurs les plus précarisés du
monde du travail, par exemple en faisant cotiser à
lassurance les hauts revenus. Si la révision est
acceptée, les revenus dépassant 126 000 francs
verseraient certes une cotisation, mais réduite à
1 %, et plus rien au-delà de 315 000 francs. Alors
que les simples salariés verseraient 2,2 % de leur
salaire à lassurance chômage, la présidente
de la Confédération Doris Leuthard sacquitterait
dà peine 1 % de cotisations, Magdalena
Martullo-Blocher (Ems Chemie) de 0,65 % et Brady Dougan (Credit
Suisse) de 0,005 % seulement.
Hadrien Buclin