Pour la liberté religieuse, en Algérie et dans le monde entier

Pour la liberté religieuse, en Algérie et dans le monde entier

Le 13 août 2010, la police
d’Ain El Hammam arrête deux hommes pour non observation du
jeûne et les présente au juge. Prévu le 18
août, le procès est aujourd’hui
différé grâce à la mobilisation des
habitant·e·s.

La liberté religieuse, c’est la liberté de
pratiquer ou de ne pas pratiquer, de croire ou de ne pas croire !

Que se passe-t-il en Algérie ? A la veille du ramadan, le
9 août, le Ministre algérien des affaires religieuses,
Abdellah Ghoullamallah, déclare: «La liberté est
assurée en Algérie. Seulement cette liberté ne
concerne que la politique et non la religion ! »
(cf. « Pas le droit à la différence en
religion », El Watan, 10 août 2010).

    Vendredi 13 août 2010, au deuxième jour
du ramadan, la police d’Ain El Hammam, à 40
kilomètres à l’est de Tizi Ouzou, interpelle sur
leur chantier deux travailleurs du bâtiment, Hocine Hocini, 47
ans et Salem Fellak, 34 ans.

    Pendant l’été, la
température atteint plus de 40° centigrades. Comment
travailler huit heures sous un soleil de plomb, assoiffé et le
ventre vide ? Sur le coup de midi et après une
demi-journée d’un travail dur et pénible la police
surprend les deux ouvriers en train de boire de l’eau et de
reprendre un peu d’énergie.

    Les policiers emmènent Hocine Hocini et Salem
Fellak au commissariat de police voisin du chantier. Le
procès-verbal à peine rempli, ils sont
déférés devant le juge. Leur procès
était prévu mercredi 18 août mais
c’était sans compter sur la population de Ain Al Hammam
qui a décidé de tenir un sit-in devant le tribunal
à l’heure du procès. La mobilisation a conduit le
juge à le reporter au 21 septembre 2010.

L’intolérance triomphera-t-elle en Algérie ?

La presse algérienne, El Watan (La Patrie), le Soir
d’Algérie, rapporte l’affaire. Selon Boubakeur
Hamidechi, chroniqueur au Soir d’Algérie,
« ce pseudo néo-islam autour duquel dissertent, si
souvent et avec autorité, des personnalités comme le
ministre en question […] explique le retour musclé de
l’imprécation sous toutes ses formes au nom de
supposées « bonnes mœurs ».
[…]

    Le 29 septembre 2008, déjà six hommes,
accusés de ne pas avoir respecté « un
fondement de l’Islam, celui du ramadan», ont
été condamnés à quatre ans de prison ferme
par le tribunal de Biskra, une ville située à 420 km au
sud d’Alger. Les prévenus, qui devront aussi
s’acquitter d’une amende de 1 000 euros, avaient
été arrêtés, mi-septembre, pour avoir
mangé en public, avant le coucher du soleil, qui marque la
rupture du jeûne. Ce verdict avait provoqué
l’indignation des défenseurs des droits humains.
S’il est sacrilège aux yeux des religieux de
s’alimenter durant le ramadan, ce n’est en aucun cas
illégal ! La loi et la constitution algérienne
garantissent la liberté de culte, de conscience et
d’opinion. Aucune loi ne sanctionne qui déroge à ce
pilier de l’Islam.

    Abdellah Ghoulamallah parle désormais (au nom
de la doctrine de la foi) avec un aplomb à faire frémir
ceux pour qui la liberté de culte est indissociable de leurs
droits constitutionnels. » (cf. http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2010/08/14/article.php?sid=104474&cid=8).

    La lutte contre le racisme islamophobe
dénonce la stigmatisation des musulman·nes, la
prétendue délinquance ethnique qui leur est
attribuée, la croyance en l’existence d’un conflit
de civilisation. La reconnaissance du droit des musulman·nes
à pratiquer librement et sur la terre entière va de pair
avec la reconnaissance du droit de pratiquer ou de ne pas pratiquer
librement. 

Nicolas Morel, Karl Grünberg,

Parti socialiste, ACOR SOS Racisme

Soutien international contre le procès des deux non-jeûneurs : Signez l’appel sur Facebook
(http://www.facebook.com/home.php#!/event.php?eid=153895731287666&index=1)

Vendredi soir 27 août, 6372 personnes l’avaient fait,
rejoignez-les et consultez régulièrement le site.
D’autres actions seront proposées pour soutenir la
mobilisation