Élections municipales à Lausanne: le P.O.P. crie au loup

Élections municipales à Lausanne: le P.O.P. crie au loup

La présentation de deux
candidat·e·s de solidaritéS au premier tour de
l’élection à la Municipalité de Lausanne
n’a pas laissé le POP indifférent, c’est le
moins que l’on puisse dire.

Blogues en colère, articles dans Gauche hebdo,
déclarations à la presse : solidaritéS Vaud
a tout faux et ouvre la porte à l’UDC, qui, grâce
à notre candidature, pénétrera dans le Saint des
Saints pour diriger ensuite la police lausannoise. Par bêtise
sectaire, la double candidature de solidaritéS – Hadrien
Buclin et Isabelle Paccaud sont élégamment traités
de « peaux de banane sous les pieds de Marc
Vuilleumier » – fait le jeu de l’extrême
droite.

L’église et le milieu du village

Avant de revenir sur notre prétendue fonction
« d’allié objectif de
l’UDC », qui rappelle la manière dont
certains, dans les rangs du PS français, traitèrent
Olivier Besancenot d’allié objectif de Sarkozy, reprenons
le cours des événements.

    Le choix de représenter Marc Vuilleumier sur
une liste commune avec les Verts et le PS dès le premier tour a
été rendu public par le POP dès juin 2010. Cela
sans discussion préalable.

    Ce choix a ensuite été
réaffirmé tout au long des discussions avec
solidaritéS durant l’automne 2010. Il n’a
jamais été présenté comme pouvant
être négocié ou remis en cause. A la
quasi-unanimité, la section de Lausanne du POP a
réaffirmé la formule de la liste commune dès le
premier tour, en connaissant l’opposition de solidaritéS.
    Il est évident que ce choix empêche
tout bilan sérieux de l’action de la majorité
rose-verte, le « socle de valeurs communes »
qui réunit le PS, les Verts et le POP (selon Julien Sansonnens,
vice-président du POP) étant dès le départ
mis en avant par cette liste de la gauche plurielle.

    Plusieurs séances de discussion sur les
élections communales ont eu lieu entre le POP et
solidaritéS. La position de solidaritéS et sa candidature
au premier tour y ont été affirmées et
défendues. Elles ne sont donc en rien une surprise. C’est,
du reste, une attitude traditionnelle à gauche dans les
élections à deux tours, où l’on affirme ses
positions propres au premier. Ce fut le choix de quatre dangereux
gauchistes en 2006, lors des élections municipales. Leur
nom ? Marc Vuilleumier, Elena Torriani, Alain Hubler et
Jean-­Michel Dolivo.

    Au second tour, solidaritéS a appelé à faire barrage à la droite.

L’épouvantail UDC

Bien que les ambitions municipales de l’UDC lausannoise soient
modérées (elle ne présente pas sa locomotive
Voiblet, mais un membre peu connu, sans mandat électif), notre
candidature lui ouvrirait une voie royale. On attend toujours la
démonstration pratique de cette spéculation à
plusieurs inconnues. On attirera toutefois l’attention des
camarades du POP sur l’emploi d’un argument qui finit par
interdire toute candidature qui ne soit pas d’emblée
susceptible de l’emporter dès le premier tour face
à la droite. Chose rare qui, à gauche, est
l’apanage de ceux qui professent le social-libéralisme ou
s’en accommodent. Ce qui nous renvoie finalement au vrai
débat, à l’origine de la candidature de
solidaritéS : quelle politique pour une majorité
de gauche dans une ville comme Lausanne ?

Daniel Süri