Face au dumping : un salaire minimum légal pour vivre décemment

Face au dumping : un salaire minimum légal pour vivre décemment



Ce 25 janvier débutera la
récolte de signatures à l’appui de
l’initiative fédérale de l’Union Syndicale
Suisse (USS) pour des salaires minimum légaux.
Une évolution importante de la position du mouvement
syndical et l’ouverture d’un combat indispensable à
l’échelle nationale.

En effet, toute personne travaillant à plein temps en Suisse
doit pouvoir  vivre décemment. Ce n’est pas le cas
des 400 000 salarié·e·s qui gagnent moins
de 22 francs de l’heure. Primes d’assurance-maladie en
hausse et loyers élevés pèsent lourdement sur leur
budget familial. Bon nombre d’entre eux-elles dépendent de
l’aide sociale, malgré un travail à plein temps.
Selon les données officielles, une personne sur sept en Suisse
risque de sombrer dans la pauvreté.

    Par ailleurs, les bas salaires existant dans nombre
de professions concernent à plus de 70 % des femmes,
fortement discriminées sur ce plan. Ainsi, un salaire minimum
garanti représentera un sérieux pas vers
l’égalité. Enfin, seul un salaire minimum garanti
offre une protection générale contre le dumping salarial
en fixant une limite inférieure impérative. Sur cette
base, les salarié·e·s pourront imposer, avec le
soutien des syndicats, de meilleurs salaires pour toutes et tous.

Aller plus loin encore…

solidaritéS a impulsé des initiatives cantonales sur le
même sujet, qui passeront au vote sous peu dans les cantons de GE
et VD. La campagne y sera commune en faveur des initiatives
fédérales et cantonales qui se complètent bien. La
Communauté genevoise d’action syndicale (CGAS) –
regroupant tous les syndicats genevois – expliquait notamment
ainsi sa nouvelle position à ce sujet devant la commission de
l’économie du Grand Conseil :

« Le changement de la Constitution fédérale
permettrait de fixer des salaires cantonaux qui dépassent la
notion de revenu minimum et peuvent ainsi «sortir du cadre de la
politique sociale pour entrer dans celui de la politique
économique et donc d’être contraire à la
liberté économique.» [réf. au jugement du TF
validant l’initiative genevoise]

    Le changement de la Constitution cantonale genevoise
obligerait le canton à fixer un salaire minimum légal,
allant ainsi plus loin sur ce point que l’initiative
fédérale. Pour les raisons citées plus haut, la
CGAS est fondamentalement en accord avec la fixation d’un salaire
minimum légal cantonal. Elle invite donc le Grand Conseil a
accepter l’initiative de solidaritéS. Elle fera
également campagne pour que le peuple en fasse de
même.»


Pierre Vanek


Ce que veut l’initiative de l’USS :

1. Le droit à un salaire minimum décent ancré dans la Constitution.



2. Confédération et
cantons adopteront des mesures protégeant les salaires sur le
marché du travail et encouragent la conclusion de conventions
collectives avec des salaires minimaux.




3. Le législateur fixera un
salaire minimum de 22 fr. de l’heure, l’équivalent
d’un salaire mensuel de 4000 francs sur 12 mois (pour 42 h
par semaine).




4. Le salaire minimum légal est indexé sur l’évolution des salaires et des prix.



5. Les cantons peuvent fixer des salaires minimums plus élevés au plan régional.