Grèce : solidarité avec les 300 sans-papiers grévistes de la faim !

En Grèce, « porte
d’entrée » des migrant·e·s vers
le reste de l’Europe, la crise économique et les
politiques néolibérales se conjuguent avec une attaque
généralisée contre les droits de migrants, devenus
boucs émissaires de l’insécurité sociale, du
chômage et de la
« criminalité ». Depuis le 25 janvier,
300 migrant·e·s sans-papiers, pour la plupart
présents depuis des années, ont décidé
d’entamer une grève de la faim à Salonique et
Athènes afin de rendre visible leur présence et leurs
difficultés. Voici de larges extraits de leur appel :

« Nous sommes des immigrés et des immigrées
venus de toute la Grèce. Nous y sommes arrivés
persécutés par la pauvreté, le chômage, les
guerres et les dictatures. Les firmes multinationales occidentales et
leurs servants politiques, présents dans nos pays, nous ont
forcés à ce choix : risquer notre vie dix fois
pour s’approcher de la porte européenne. L’Occident,
qui pille nos pays, et dont le niveau de vie est meilleur si on le
compare au nôtre, est notre seul espoir, si nous voulons vivre
comme des êtres humains. Nous sommes venus (par la voie
légale ou pas) en Grèce et nous travaillons pour notre
survie et pour la survie de nos enfants. Nous vivons dans la
galère, dans l’ombre de l’illégalité,
pour le profit des patrons et des services étatiques, qui
à leur tour exploitent brutalement notre travail. Nous gagnons
notre pain à la sueur de notre front et en rêvant
qu’un jour nous allons obtenir des droits égaux.

    Actuellement, nos conditions de vie deviennent de
plus en plus mauvaises. Au fur et à mesure que les salaires et
les retraites diminuent et que tous les prix augmentent,
l’immigré fait figure de fautif, de coupable de la
détérioration de la situation et de l’exploitation
inhumaine des salariés grecs et des petits commerçants.
La propagande fasciste et raciste est devenue la langue officielle des
appareils étatiques. […] Les propositions fascistes prennent
la forme des propositions gouvernementales : le mur à
Evros, les camps flottants et la marine européenne dans la mer
Egée, la répression brutale dans les villes, les
déportations massives. Tous les efforts sont faits pour
persuader les salariés grecs que nous représentons, tout
d’un coup, une menace pour eux et que nous sommes les seules
coupables de l’offensive inédite lancée par leur
propre gouvernement.

    La réponse à leurs mensonges et
à leur barbarie continue doit être immédiate. Et
c’est à nous, aux immigrés, de la donner. Nous
mettons en jeu notre vie pour mettre fin à l’injustice
commise à notre égard. Nous demandons la
légalisation de tous les immigré·e·s. Nous
demandons les mêmes droits politiques et sociaux et les
mêmes obligations que ceux des salariés
grecs » […]

L’assemblée des immigrés, grévistes de faim
Cette action ayant déclenché une violente campagne
politico-médiatique, allant des fascistes au Pasok, tout soutien
international est le bienvenu. Voir le site multilingue : http://hungerstrike300.espivblogs.net/