Drame libyen: OUI à la solidarité, NON à la xénophobie
Drame libyen: OUI à la solidarité, NON à la xénophobie
Nous reproduisons ici lintervention de Karl Grünberg, secrétaire dACOR SOS-Racisme,
à loccasion de la
manifestation de soutien à la révolution libyenne du 26
février dernier, à Genève.
Le peuple libyen a besoin daide médicale, de
solidarité, que nos hôpitaux accueillent les
blessé·e·s qui ne peuvent être
soignés sur place.
Combattre les réfugiés ou les protéger ?
Le peuple libyen sest levé contre Kadhafi et sa
dictature. Et aujourdhui lEurope et la Suisse se
préoccupent de « protéger la
frontière italienne contre un afflux de
réfugiés », de
« protéger lEurope contre une arrivée
massive de migrants en provenance dAfrique du
Nord ».
Les gouvernements occidentaux lancent actuellement
lopération Hermès le dieu des
commerçants et des voleurs comme sil fallait
combattre les réfugié·e·s plutôt que
de les protéger, comme si, une fois de plus, la barque
était pleine.
Trente ans de
« réformes » cest-à-dire
de démantèlement social, trente ans de
« plans dajustement structurel »
cest-à-dire de pillage du tiers monde, ont
causé de profondes blessures.
Les responsables de cette politique ont
imposé linsécurité sociale aux peuples
occidentaux et une détresse illimitée dans le Sud. La
peur manipulait les uns, des dictateurs écrasaient les autres.
En Suisse, en Europe, près de vingt-cinq ans
de propagande ont éduqué lopinion à
tolérer les régimes criminels et corrompus
dAfrique du Nord et du Moyen-Orient, comme sils
étaient un moindre mal par rapport à lislam, un
rempart contre « les islamistes », une
protection pour « notre » démocratie.
Dune pierre, deux coups
Cette politique a nourri le racisme et la xénophobie. On se
rappelle la propagande contre la burqa et linitiative suisse
contre les minarets, cette première discrimination inscrite dans
une législation européenne depuis la chute du nazisme.
Parce que ces régimes écrasaient
lactivité syndicale et lopposition politique,
soutenir leurs dictateurs était une opération juteuse
pour les intérêts capitalistes : la
répression et la misère des uns faisaient les profits des
grandes entreprises et des multinationales, qui
bénéficient dappuis gouvernementaux.
Voilà le système que veut renverser la
révolution libyenne en cours pour y substituer la
liberté, la démocratie et le progrès social ;
voilà le programme que nous soutenons, parce quil est
notre programme.
Nous dénonçons la propagande
xénophobe et islamophobe des politicien·ne·s et
des affairistes qui veulent nous faire craindre ces peuples pour
conserver leurs privilèges, ainsi que les
inégalités qui sont source de leur enrichissement.
Karl Grünberg
ACOR SOS Racisme