Livres en lutte

Livres en lutte

Tour d’horizon de l’édition alternative

Ngugi wa Thiong’o
Décoloniser l’esprit
Paris, La Fabrique, 2011

À travers son parcours personnel de romancier et d’homme
de théâtre, Ngugi wa Thiong’o montre que le
rôle donné aux littératures orales africaines, la
vision de l’Afrique comme un tout et non comme un
découpage issu de la colonisation, la référence
aux traditions de résistance populaire, tout cela qui passe par
la langue est la condition nécessaire pour décoloniser
l’esprit.

Béatrice Hibou
Anatomie politique de la domination
Paris, La Découverte, 2011

En relisant Marx, Weber, Gramsci ou Foucault, Béatrice Hibou
s’affronte à son tour à l’une des questions
centrales de la théorie politique et sociale, celle de
l’exercice de la domination d’État. Pour mener
à bien cette démonstration, elle s’appuie sur une
analyse de situations autoritaires ou totalitaires — en
particulier sur la reprise des cas paradigmatiques du fascisme, du
national-socialisme et du socialisme soviétique — qui nous
permet aussi de saisir ce qu’est la domination dans le cadre
démocratique contemporain.

Gérard Rimbert
Vieillards sous bonne garde. Réparer l’irréparable en maison de retraite
Bellecombe-en-Bauges, Croquant, 2011

Pour échapper à l’image du
« mouroir », les établissements mettent en
valeur les vieillards les plus présentables, les autres
étant disqualifiés. Les tâches d’entretien
des relations interpersonnelles et des statuts sociaux s’opposent
à celles qui relèvent du simple gardiennage des corps,
d’où une hiérarchie au sein du personnel
superposable à celle entre « bons » et
« mauvais vieux ». Cet ouvrage démonte
les mécanismes d’une vieillesse à plusieurs
vitesses.

Maxime Vuillaume
Mes cahiers rouges. Souvenirs de la Commune
Paris, La Découverte, 2011

Ici restitués pour la première fois dans leur
intégralité, Mes Cahiers rouges constituent un classique
de la littérature communarde. Durant l’Année
terrible, Maxime Vuillaume fut constamment aux premières loges
et participa aux journées insurrectionnelles des 31 octobre 1870
et 22 janvier 1871. L’occasion de ressusciter tout un pan de
l’histoire de France trop souvent négligé :
l’opposition tumultueuse au Second Empire décadent, le
siège de Paris, cette fraternelle utopie que fut la Commune de
1871, mais aussi la brutalité de la répression et la
nostalgie d’un espoir assassiné.

Michel Gandilhon
La guerre des paysans en Colombie. De l’autodéfense agraire à la guérilla des FARC
Paris, Les nuits rouges, 2011

Longtemps dirigées par le Parti communiste, les FARC, qui
puisent leurs racines dans les luttes agraires et ouvrières du
siècle passé, ont remporté divers succès
militaires au tournant des années 2000. Malgré une
sévère répression étatsunienne, la
guérilla contrôle toujours une partie notable du
territoire colombien. Evitant autant l’hagiographie que le
dénigrement mensonger, Michel Gandilhon place son récit
dans le temps long de l’édification agitée de
l’Etat colombien et de la difficile construction d’un
mouvement ouvrier.

Tiré et adapté des présentations des éditeurs.