Grève à Rousseau pour...changer les choses

Grève à Rousseau pour…changer les choses

Les 14 et 15 novembre une majorité des élèves du collège Rousseau à Genève ont fait grève, tous degrés confondus. Imaginé, lancé et massivement suivi en l’espace de cinq minutes, ce mouvement découle – selon les élèves – d’un ras-le-bol général.


Dans un courrier adressé le 25 novembre aux autorités scolaires et politiques, ainsi qu’à la presse, les élèves grévistes ont défendu… d’abord leur droit de faire grève pour défendre leurs conditions de travail, puis des demandes concrètes liées à l’organisation du Collège et concernant la répartition des épreuves semestrielles (point sur lequel ils ont obtenu satisfaction!), mais aussi des exigences démocratiques radicales quant à l’organisation des études secondaires et la mise en oeuvre de la nouvelle maturité fédérale.

Ils écrivent:

«Toutes les personnes concernées savent que son application, qui est toute récente soulève un certain nombre de problèmes que nous n’allons pas énumérer ici, mais qui peuvent et doivent être résolus. Qui doit les résoudre? Il n’est pas normal que l’organisation de notre vie scolaire soit un édifice impossible à bousculer parce que trop lointain et trop lourd. Pourquoi les discussions doivent-elles toujours se dérouler à l’échelle du canton ou même de la confédération, ce qui revient à dire qu’elles sont inaccessibles au commun des élèves? Notre système politique prévoit que le pouvoir décisionnel est prêté à des délégués, mais toute décision doit être précédée d’un débat, afin qu’elle soit prise en connaissance de cause, c’est cela la démocratie. Or, ce débat doit se dérouler, non pas au niveau cantonal ou fédéral entre des délégués, mais tout en bas, dans les collèges (cycles, écoles,…), entre les personnes vraiment concernées: les élèves, les professeurs et dans une moindre mesure les parents d’élèves. Ces débats doivent durer aussi longtemps qu’il le faut afin que les tenants et aboutissants de chaque proposition soit soulevés dans leur totalité. Tous les problèmes d’application à court et à long terme doivent être discutés. Bien entendu, ce débat ne doit pas prendre la forme de questionnaires à choix multiples suivis d’études pédagogiques, mais d’une vraie discussion entre toutes les personnes concernées par l’enseignement, qui sont nombreuses. Cela permettrait peut-être d’éviter les actuels changements annuels qui sont effectués sans égard pour les enseignants et les élèves (…)»


Pour défendre ce point de vue et faire entendre leurs revendications qui seront portées dans un cahier de doléance en cours d´élaboration – et qui comportent déjà des revendications de représentation des élèves dans les divers conseils scolaires par des délégués élus et qui rendent des comptes, de la liberté d´expression, d´affichage, etc. dans les collèges – ils annoncent que:


«Les élèves du collège Rousseau vont former une association et vont tenter de regrouper les différents établissements du canton de manière à défendre leurs revendications qui sont certainement communes à tous puisque les problèmes sont globaux. Notre mouvement de protestation a vu le jour dans une optique de discussion. Néanmoins, selon l’écho que nous recevrons du DIP, nous pourrons imaginer d’autres méthodes. Nous avons montré par notre grève que nous avions le pouvoir de changer certaines choses. La volonté des élèves doit être prise en compte et cela, nous l’exigeons. Nous n’hésiterons pas à réitérer notre journée de protestation.»


Début prometteur, affaire à suivre…


(pv)