Meyrin: la droite dicte sa panacée antifiscale

Meyrin: la droite dicte sa panacée antifiscale

Lors de la séance du Conseil Municipal du 18 juin 2002, les partis de droite ont présenté un projet de résolution visant à faire baisser l’impôt communal de 46 à 44 centimes.L’Entente a imposé un vote immédiat, excluant par-là toute discussion, toute réflexion collective, voire tout échange entre Conseillers municipaux. Ainsi la démocratie, au sein du Conseil municipal de Meyrin, se limite à faire passer des propositions extrêmement importantes, sur le mode dictatorial.



La droite ayant refusé d’envoyer cette question centrale en Commission des finances, l’ADG et les autres partis de l’Alternative n’ont pas participé au vote. Seule la droite du Conseil Municipal a donc voté la baisse de l’impôt communal, qui s’avère lourde de conséquences pour l’avenir de Meyrin.

Meyrin – Loèche, même combat?

Lors du vote en juin 2002, personne ne connaissait les résultats de la fiscalité de l’année en cours. N´était-ce pas parfaitement irresponsable de prendre la décision de baisser l’impôt sans même connaître les disponibilités fiscales? La réduction à venir des entrées fiscales pourrait être dramatique. Elle pourrait atteindre jusqu’à 15%, selon le banquier Yvan Pictet.


Par ailleurs, Meyrin planifie de lourds investissements incontournables: l´assainissement, le centre sportif, le tunnel à travers Meyrin Village, l´arrivée du tram, le parking de la Cité et la rénovation du patrimoine. Au total, 161 millions sont prévus pour les dix prochaines années!


La Commune prévoit des pointes faramineuses dans ses investissements entre 2005 et 2007. Ils dépasseront les 100 millions et le montant des intérêts sera sans doute supérieur à 5 millions.


En baissant les impôts maintenant, il faudra emprunter d’autant plus d’argent aux banques: les intérêts prévisibles (plus de cinq millions) peuvent jouer un sale tour à une commune, comme, entre autres, à celle de Loèche-les-Bains.


Ou alors, il faudra abandonner des projets pour cause de surendettement, dû à l’incroyable imprévoyance de l’Entente meyrinoise.

A qui profite le crime?

L´ADG s’oppose également à cette diminution d’impôts, parce qu’elle ne profite qu’aux gros revenus. D’autre part, une baisse des centimes additionnels implique une réduction très importante des subventions cantonales. Les finances meyrinoises en pâtiront.


La précarité actuelle chez les jeunes, les chômeurs-euses et les familles monoparentales, ne va que s’aggraver dans la situation économique menaçante actuelle et au vu de l’augmentation importante du chômage. La droite, en accord avec la maire radicale Madame Madeleine Bernasconi, a évidemment balayé une augmentation de l’Office social présentée par l´ADG.

Pour un lac de gauche!

Autre problème à Meyrin: l’assainissement des eaux ou la séparation des eaux de pluie et des eaux usées, imposée par la Confédération. La construction d’un bassin de rétention des eaux de pluie fait problème. En juin 1998, le Conseil municipal avait voté le projet «lac des Vernes» budgété à 23 millions. Cependant l’Entente avait ensuite cassé la décision du Conseil municipal, pour des raisons tout à fait obscures. La perte de temps, la perte d’argent due à l’augmentation des soumissions de 1998 à 2002, un projet actualisé modifié, expliquent que l’assainissement version lac s’élèverait aujourd’hui à environ 40 millions. Si nous avions réalisé ce lac dès 1998, Meyrin aurait épargné au bas mot 24 millions de francs. Quel gaspillage au détriment des contribuables!


Pour ne pas faire dans le détail, la droite du Conseil municipal s’apprête, elle, à voter le 10 décembre 02 son propre projet d’assainissement, version canal, pour plus de 53 millions. Une différence de 13 millions par rapport au projet actualisé «lac des Vernes». Et la droite, paradoxalement, décide en même temps d’une réduction d’impôt!


Rappelons que l’ADG, le PS et les Verts ont lancé – avec succès – l’initiative «lac des Vernes»: elle aboutira à une votation populaire. L’Entente nous forcera en plus à lancer un référendum si, par malheur, elle vote l’assainissement, version canal, qui couperait le centre sportif en deux et représenterait donc un gaspillage supplémentaire. n


Carlo Baumgartner,
Conseiller municipal – solidaritéS