14 juin: la lutte des femmes continue !

Une vague fuschia-violet a déferlé ce 14 juin :
lancée à 5 h 30 au Centre de traitement du
courrier de Müllingen, elle s’est développée
dès 6 h. dans les gares d’Interlaken, puis
dès 6 h 30 le personnel féminin de 26
banques recevait un message de sensibilisation aux différences
de salaires femmes-hommes, à 7 h 30 à
Genève, une manif bien étoffée devant la statue du
Sans-Papiers témoignait de sa solidarité envers les
travailleuses de l’économie domestique sans statut légal,
dès 10 h, les actions se sont succédées
partout en Suisse : à Zurich, on installait un
calculateur de salaires, à Berne, les employées des CFF
interpellaient leur chef suprême, dans le Jura la caravane
sillonnait les villages, dans une vingtaine de villes, on
récoltait des signatures pour le salaire minimum, et à
14 h. la vague entraînait de joyeux pique-niques, les
pauses mauves, dans tout le pays, se concluant par le tintamarre de
14 h 06, à coups de sifflets, de casseroles et de
clameurs rageuses contre les inégalités, contre les
emplois précaires, contre le recul de l’AVS et du social, contre
les attaques au droit à l’avortement, contre les violences
envers les femmes, contre l’inégale répartition des
tâches domestiques, contre… nous n’en pouvions plus
de siffler notre révolte et nos revendications.

    Après l’explosion, l’après-midi
pouvait se dérouler dans la bonne humeur : exposition de
soutien-gorge à Berne, marche en hauts talons à Coire,
Guggenmusik à travers Saint-Gall, des chaises longues et manif
escargot à Bâle, en fin de journée, la vague mauve
des cortèges, et des manifs bloquait toutes les villes, se
terminant par des fêtes endiablées. Et rejaillissait
à Genève en Jet d’eau rose. 

Maryelle Budry