Mexique:

Mexique: : Il est l'heure, tous ensemble pour empêcher l'élection imposée de Peña Nieto!

 

Nous publions un extrait de la déclaration du Parti Révolutionnaire des Travailleurs (cf. supplément no 11 de « Bandera Socialista », organe du PRT, 30 juillet 2012) sur la situation nationale suite aux élections du 1er juillet.

 

Malgré un vote majoritaire en faveur de la candidature présidentielle d’Andrés Manuel López Obrador (AMLO) et de son projet de « véritable changement », le régime oligarchique néolibéral prétend se perpétuer comme forme de domination au Mexique en imposant Enrique Peña Nieto à la Présidence sans tenir compte de la volonté populaire exprimée au cours des dernières élections, et en niant les droits politiques de la population. […] La campagne d’AMLO a eu un énorme écho dans de larges secteurs populaires pour lesquels le « véritable changement » signifiait un changement de régime impliquant l’abandon des politiques néolibérales. […] La volonté affichée de Televisa d’imposer Peña Nieto a provoqué l’irruption du « printemps mexicain » au travers du nouveau mouvement étudiant « je suis le 132 », qui s’est manifesté massivement au niveau national contre Peña Nieto. L’impudente fraude électorale et l’achat massif de votes par le Parti révolutionnaire institutionnel (PRI), à la place de provoquer démoralisation et démobilisation, a renforcé l’indignation populaire contre le régime. […]

 

Pour un « véritable changement »

Avec cette énorme force sociale, populaire, pluri-classiste, nous avons la possibilité de nous confronter politiquement au régime oligarchique néolibéral, de le mettre en crise et de rendre effectif le « véritable changement » en imposant, avec l’unité la plus large et la lutte de masses, un régime qui élargisse la démocratie et abandonne le néolibéralisme. […] La posture d’AMLO exigeant l’invalidation des élections, refusant de reconnaître la légalité des votes achetés par le PRI et dénonçant le caractère inéquitable de l’ensemble du processus électoral, ouvre un horizon de lutte politique et de dispute pour le pouvoir.[…]

       Rappelons-nous qu’au cours des années obscures du néolibéralisme mexicain, les travailleurs.euses et les forces populaires ont mené des batailles exemplaires, locales et sectorielles, sans pour autant parvenir à freiner les contre-réformes, faire stopper les coups et les reculs sociaux. […] C’est pour cela que nous disons qu’il est aujourd’hui possible, avec une unité large et une conjonction de toutes les forces politiques et de tous les mouvements sociaux, de mener une bataille décisive contre le régime néolibéral.

 

Une vision stratégique

Il est évident que le temps dont nous disposons pour profiter d’une telle opportunité nous est compté. […] Nous en sommes maintenant à l’étape légale de la lutte contre la fraude. La mise en évidence de cette dernière contribue à délégitimer l’éventuelle élection imposée de Peña Nieto tout en alimentant l’indignation populaire et la pression sur les institutions. A cette étape, la revendication centrale est celle de l’invalidation ou de l’annulation des élections. […] La lutte en cours pour obtenir l’annulation de l’élection ne se mène pas uniquement à coup d’arguments légaux, elle se mène sur le terrain de la lutte politique et du rapport de force. […] Pendant qu’AMLO et son mouvement de régénération nationale (Movimiento Regeneracíon nacional-MORENA) continuent à mettre à nu les diverses formes prises par la fraude et à délégitimer le supposé triomphe de Peña Nieto, le mouvement « je suis le 132 » se convertit en une sorte d’avant-garde provisoire qui maintient et élargit les mobilisations massives et les actions de rues. […] Il ne s’agira pas de tout miser sur une mobilisation unique mais de travailler à la confluence des forces et à l’incessante mobilisation de masses pour que grandisse la conscience du caractère illégitime du triomphe de Peña Nieto. […] C’est une autre bataille politique qui débutera si le Tribunal Électoral valide la fraude et permet l’élection imposée de Peña Nieto. […] Quoi qu’il arrive l’heure est à la lutte. […]

 

Une autre gauche est nécessaire

La lutte actuelle se déroule au milieu d’une importante crise du système politico-électoral ainsi que d’une crise de tous les partis politiques qui entrent dans un processus de recomposition. […] Au cours de cette lutte s’impose aussi l’évidence qu’une autre manière de faire de la politique est nécessaire comme nous le montre la mobilisation impulsée par « je suis le 132 ». La nécessité d’un autre type de parti, d’une autre gauche urgente et nécessaire devient également patente. […] Une gauche qui a des principes et des contours clairs et qui n’est pas dominée par le pragmatisme, l’opportunisme électoral et la vision à court terme. Une gauche dotée de principes mais unitaire, qui rejette le sectarisme et qui participe de manière loyale à la construction d’un mouvement plus large sans prétendre dogmatiquement donner des « leçons ». […] C’est pour cela que nous avons soutenu et répondu de manière affirmative à l’appel lancé en son temps par la direction du Syndicat Mexicain des Électriciens (SME) en vue de constituer une Organisation Politique du Peuple et des Travailleurs (OPT). Cette initiative ouvre la voie à la possibilité de construire un parti large des travailleurs.euses et des ses organisations par la fusion de la gauche socialiste et révolutionnaire et de l’avant-garde du mouvement ouvrier.

       Au milieu de la crise, de la lutte pour l’annulation de l’élection présidentielle et pour le changement de régime, se forge également l’alternative politique partidaire du peuple travailleur et de la gauche.

 

Pour la version complète de cette déclaration, voir https://www.solidarites.ch/journal/