Grand rassemblement antinucléaire à Lyon le 13 octobre:

Grand rassemblement antinucléaire à Lyon le 13 octobre: : Faisons fermer la centrale du Bugey!

Le site nucléaire du Bugey en France voisine, avec ces 4 vieux réacteurs encore en service et son projet ICEDA de conditionnement et d’entreposage de déchets radioactifs – contre lequel la Ville et le Canton de Genève ont recouru – présente des risques pour toute la région de la Plaine de l’Ain, du Nord Isère et de l’agglomération lyonnaise, sans parler de Genève.

Il y a de nombreux petits incidents et un accident grave est possible à tout moment. La population devrait alors quitter définitivement une zone d’un rayon de plusieurs dizaines de kilomètres. La vétusté du matériel, la priorité à l’économie plutôt qu’à la sûreté, le stress des travailleur·euse·s, la sous-traitance, les intérimaires peu qualifiés, …ne font qu’accroître les risques d’accident.

Un fort séisme pourrait mettre à mal les installations qui ne peuvent être pleinement sécurisées. La vague d’eau du barrage de Vouglans, suite à une rupture du barrage ou à un glissement de terrain, peut inonder le site et déclencher, comme à Fukushima, un accident majeur. Avec la proximité de l’aéroport Lyon Saint Exupéry (15 km) de nombreux avions survolent le site nucléaire et on ne peut pas exclure la chute d’un de ces avions dont les conséquences seraient dramatiques.

Un accident de type Fukushima conduirait à une situation catastrophique et ingérable, au niveau sanitaire, humain et économique.

– Pollution de l’eau, la nappe qui alimente à 95 % le Grand Lyon serait contaminée et il n’y aurait plus d’eau potable dans de nombreuses villes de l’agglomération ! La contamination irait jusqu’à la Méditerranée par le Rhône.

– Pollution de l’air : les poussières radioactives, disséminées par les vents sur la vallée du Rhône, le Jura, les Alpes et la Suisse, contamineraient toute la région. Plus de 5 millions de personnes dont les habitant·e·s des agglomérations de Lyon, Genève, Chambéry, Grenoble, Saint Etienne, …devraient être évacuées et, pour les plus proches, sans espoir de retour.

– Coup fatal à l’économie : les productions agricoles provenant de terres contaminées seraient invendables; avec l’arrêt brutal des industries, des services et du tourisme de nombreux emplois seraient supprimés et les biens immobiliers perdraient toute valeur. Aucune assurance ne dédommage évidemment ces préjudice

C’est pourquoi la coordination STOP BUGEY – à laquelle participe ContrAtom – s’est créée à l’été 2011 pour obtenir l’arrêt immédiat des réacteurs nucléaires du site du Bugey et l’abandon du projet ICEDA Elle regroupe des associations, partis politiques et syndicats. Plus globalement la coordination demande l’arrêt du nucléaire.

La coordination organise donc une « Marche des réfugiés » et appelle à un grand rassemblement à Lyon sur le quai Augagneur, vers la Fosse aux Ours, le samedi 13 octobre 2012 dés 14 h 00. Le début d’après-midi sera consacré à l’accueil des deux marches de réfugié·e·s du nucléaire venant du site du Bugey où un hypothétique accident majeur aurait eu lieu. Ces marches partiront du site nucléaire du Bugey jeudi 11 octobre à 9 h 00 et rejoindront Lyon le 13 octobre Après la décontamination des marcheur·euse·s, une chaîne humaine se déploiera dans les rues de Lyon, puis l’après-midi se terminera en musique, discussions et débats.

Pour plus d’information et pour s’inscrire aux marches voir le site: www.stop-bugey.org et pour participer à la manif avec ContrAtom au départ de Genève voir les infos sur : www.contratom.ch 

 

Pierre Vanek

 

 


 

Montebourg, ministre du passé !

Fin août, Arnaud Montebourg, ministre français du «redressement productif», déclarait que le nucléaire était une «filière d’avenir» et une «énergie pas chère et abordable».

Comment qualifier d’« énergie d’avenir» une technologie du siècle dernier, qui écrase les renouvelables et entrave la mise en oeuvre de mesures massives d’économie d’énergie ? Une technologie aux déchets ingérables dont les générations futures porteront le fardeau ? Une technologie dont les impacts sanitaires, au Japon comme en Biélorussie, plomberont des territoires pour des siècles ? Comment parler d’énergie « pas chère» au vu des coûts vertigineux de gestion des déchets et du démantèlement des centrales ?

On appréciera la souplesse d’un Montebourg, qui déclarait lors de la campagne des primaires du PS vouloir « dépasser le nucléaire», qui n’était alors selon lui, «comme toutes les autres sources d’énergie non reproductibles» (sic) qu’une «solution transitoire» dont « chacun sait bien qu’on en sortira, à un moment ou un autre. » Montebourg appelait alors à « ne plus [faire du nucléaire] la base de notre production énergétique que l’on complète par des énergies renouvelables. »

Il aurait fallu ignorer les liens privilégiés de Montebourg avec l’industrie nucléaire pour prendre de tels propos au sérieux. L’ex-député de Châlon-sur-Saône, commune où est implanté un gros site d’Areva, s’est-il depuis fait remonter les bretelles ? Ou est-il juste revenu de son plein gré à ses vraies convictions ?

Ces propos ne font que confirmer les signaux donnés par François Hollande, qui a repoussé la fermeture de Fessenheim aux calendes grecques et demande l’accélération des travaux de la mine d’uranium d’Imouraren au Niger, tandis que Delphine Batho, ministre de l’écologie, a réaffirmé qu’il n’a «jamais été question ni de sortir ni d’abandonner le nucléaire».

Mais les orientations pronucléaires du gouvernement français ne sont évidemment pas une surprise et on peut se demander ce que font là encore les quelques ministres écologistes. Le 13 octobre des mobilisations dans plusieurs villes de France – dont celle à Lyon évoquée ci-contre – fourniront une occasion de s’engager pour en finir enfin avec le risque nucléaire.

PV