Succès pour la première slutwalk de Suisse

« Ne nous dites pas comment nous habiller, dites-leur de ne pas violer!». Voilà l’un des mots d’ordre de la première « marche des salopes » suisse, qui s’est tenue à Genève samedi 6 octobre dernier. Née au Canada en 2011 – suite à la déclaration d’un officier de police qui enjoignait les femmes à «ne pas s’habiller comme des salopes» pour éviter tout risque de viol – la SlutWalk a réuni quelque 400 personnes à Genève, tandis que des marches similaires étaient organisées dans plusieurs villes de France le même jour.

 

«Quand c’est non, c’est non!»

Le mouvement dénonce le fait que les victimes de viol, en grande majorité des femmes, sont souvent suspectées d’avoir provoqué l’agression sexuelle par leur comportement ou leur habillement. Un exemple récent significatif : en Tunisie, une jeune femme violée par des policiers comparaissait pour atteinte aux bonnes mœurs [sur ce sujet voir page 8  ndr] ! La SlutWalk entend dénoncer cette prétendue « provocation » attribuée aux victimes par leur entourage et par la société en général, et insiste sur la nécessité de reconsidérer la responsabilité de l’agresseur, trop souvent minimisée. 

Plus généralement, les organisatrices entendent thématiser la place des femmes dans l’espace public, comme cela avait déjà été le cas lors de la Marche de nuit féministe et non-mixte à Lausanne en août dernier. Mais le but est aussi de « banaliser » la sexualité féminine, pour que celle-ci soit vécue de manière sereine et sans mythification, dans un cadre égalitaire pour toutes et tous, en cassant le stéréotype traditionnel selon lequel l’homme demande et la femme offre.

Après le défilé, une scène montée sur la place des Volontaires a accueilli des témoignages poignants de « survivantes » (des femmes qui ont subi des violences sexuelles) insistant notamment sur le fait qu’un viol n’est jamais justifié, quelle que soit l’attitude de la victime. S’en est suivi un show burlesque féministe marquant l’importance de la réappropriation de leur corps par les femmes, qui décident elles-mêmes de ce qu’elles veulent en faire.

 

GW