Mexique
Mexique : Une caravane pour la justice et les droits des travailleurs
Le Syndicat mexicain des électriciens (SME) poursuit sa lutte sur le plan international en vue d’obtenir justice et déposera une plainte contre l’ancien président Félipe Calderón, l’ancien ministre du Travail Javier Lozano et contre les juges de la Cour suprême de justice de la Nation (SCJN) auprès de la Commission interaméricaine des Droits Humains (CIDH) à Washington pour les violations commises par ces derniers à l’encontre du SME.
Au matin du 17 avril, un meeting de résistance et de combat organisé devant la SCJN réunissant plusieurs milliers d’électriciens en résistance a donné le coup d’envoi de la caravane du SME qui traversera le pays pour rejoindre le siège de la CIDH à Washington à la fin du mois.
Après plus de trois ans de résistance, la revendication du SME est toujours la même : réintégration à leurs postes de travail des 16 599 travailleurs n’ayant pas accepté l’indemnité de licenciement proposée par le gouvernement à la suite de l’occupation militaire et de la fermeture illégale de l’entreprise de production électrique Luz y Fuerza del Centro. Aucours du meeting, Martín Esparza, secrétaire général du SME, a rappelé qu’en révoquant le jugement qui reconnaissait le droit à la réintégration collective des travailleurs au sein de la Comisión Federal de Eletricidad (CFE), la SCJN avait fermé la porte de la justiceaux travailleurs.Ce jugement honteux, dernier en date d’une longue série de violations, est le symbole d’une justice au service de la politique répressive et antipopulaire du gouvernement frauduleux d’Enrique Peña Nieto.
Organiser un large front de résistance syndicale
L’effet démoralisateur escompté par ce jugement ne s’est cependant pas produit. La mobilisation constante du SME a forcé le ministère de l’Intérieur à rouvrir des négociations en vue de trouver une solution définitive au conflit. Parallèlement à cette lutte, le SME est à l’origine de nombreuses initiatives comme la tentative de créer un parti des travailleurs au travers de l’Organisation politique du Peuple et des Travailleurs (OPT) (voir solidaritéS nº 224). La nécessité d’organiser une large riposte syndicale et d’avancer vers la création d’une nouvelle centrale syndicale indépendante regroupant le syndicalisme démocratique a également été mentionnée par les représentants d’autres organisations de travailleurs présents. L’organisation d’un 1er mai unitaire et la lutte actuelle de la Coordination nationale des Travailleurs de l’éducation (CNTE) – courant démocratique au sein du syndicat SNTE, dont la direction est l’alliée du gouvernement – contre la contre-réforme éducative devraient permettre d’avancer dans cette direction.
La solidarité syndicale et politique avec le SME est une tâche de première importance au niveau international.
Héctor Marquéz
Correspondant de solidaritéS au Mexique.