Aéroport de Cointrin

Aéroport de Cointrin : Stop à une pollution croissante et sans limite !

A l’occasion de la mise à l’enquête publique (8.05.13) du projet de construction d’un nouveau terminal «Aile Est» à l’aéroport de Cointrin, l’association NOE 21 a rédigé un argumentaire pour faire opposition à cette extension et une coalition s’est organisée pour combattre ce projet pollueur qui augmente les émissions de CO2, la pollution atmosphérique et les nuisances sonores.

Depuis 1948, l’adaptation des infrastructures aéroportuaires de Cointrin est un processus continu, la fréquentation de l’Aéroport passant de 200 000 pas­sa­gers·ères par an à 13,1 millions en 2011. Suite à l’échec en votation du référendum contre un nouvel agrandissement en 1991, le trafic n’a cessé de croître. Ces dix dernières années, l’augmentation du nombre de pas­sa­gers·ères est de 82 % : de 7,6 à 13,9 millions par an ! L’objectif de croissance ininterrompue de la direction de l’aéroport vise à atteindre les 20 millions de pas­sagers·ères par an aux alentours de 2020.

Dans cette évolution, la croissance de l’aviation low cost joue un rôle considérable : sa part atteint 42 % des pas­sa­gers·ères en 2012, alors que de nombreux trajets de quelques centaines de kilomètres pourraient être effectués en train. Il existe d’autre part à Cointrin une part croissante de vols privés (Genève est le deuxième aéroport européen pour les jets privés, après le Bourget !). L’Office fédéral de l’aviation civile (OFAC) a d’ailleurs demandé en 2012 le déplacement de l’Aéro-club au profit des seuls vols commerciaux.

Avec le nouveau terminal « Aile Est », dont le coût estimé varie entre 350 et 450 millions de francs, l’accueil des gros porteurs serait facilité avec une modularité sur sept positions, car actuellement seules trois positions sont en contact avec le terminal existant. De fait, cette « fluidité » améliorée permettra d’augmenter le nombre de pas­sa­gers·ères transportés, soit en augmentant le nombre de gros porteurs, soit en multipliant les positions (dix) pour les petits et moyens porteurs.

 

Un rapport d’impact sur l’environnement insuffisant

Dans le cadre du règlement d’exploitation de Cointrin, le rapport d’impact (RIE) de 2001 doit être révisé. En effet, les conclusions du RIE nient que le projet entraînerait une augmentation de la capacité de l’aéroport, du trafic aérien ni de l’émission des polluants atmosphériques ! Or le plan directeur 2007–2015 prévoit deux phases dont celle du projet Aile Est, pour «répondre à la croissance prévue du trafic aérien à Genève». Cette contradiction flagrante est relevée dans l’argumentaire du recours contre cette nouvelle extension. Le rapport d’impact est donc absolument inacceptable en l’état. L’exigence de sa révision est de pur bon sens.

Il est vrai que dans le domaine des normes de pollutions acceptées, le Plan sectoriel de l’infrastructure aéronautique (PSIA) de l’OFAC, pour la planification aéroportuaire des 40 aérodromes en Suisse, est un modèle du genre. La citation suivante figure dans l’argumentaire de NOE 21 : «Les aéroports nationaux doivent pouvoir être développés pour répondre à la demande, même lorsque les dimensions économiques et sociales de la mobilité impliquent qu’aux environs de ces installations les valeurs limites d’exposition au bruit ne puissent être partout respectées, les valeurs limites d’immission pour les polluants cogénérés par l’aviation ne puissent être respectées qu’avec plusieurs années de retard sur les délais prescrits par l’ordonnance de la protection de l’air.» (sic)

 

Impact de l’Aéroport sur la pollution à Genève

Tout le monde reconnaît, y compris dans les milieux les moins « écosensibles », que le réchauffement climatique est programmé au-delà de 2° C pour la fin du siècle. L’actuelle loi fédérale sur le CO2 ne permettra pas d’atteindre une réduction suffisante des émissions de CO2 pour réduire l’impact sur le réchauffement climatique. Le trafic aérien en Suisse contribue déjà à hauteur de 10 % du bilan carbone.

Or à Genève, l’Aéroport constitue un des plus gros producteurs d’émission de CO2. Il représente 28 % des énergies finales livrées à Genève. Sa part de CO2 émis à Genève dépasse largement les 20 % des émissions de CO2 de tous secteurs confondus. Il est donc plus qu’urgent et nécessaire de freiner cette cause importante de l’augmentation des gaz à effet de serre à Genève et aux environs, si l’on garde un espoir de ralentir le réchauffement climatique en cours.

 

solidaritéS soutient le recours et la pétition ?«Stop Cointrin sans limite»

Notre mouvement a décidé dans la dernière AG de notre section genevoise, à l’unanimité, de s’associer à la coalition contre cette nouvelle extension de l’aéroport et contre la poursuite de la croissance du trafic aérien. Le groupe écosocialiste de solidaritéS s’engage à mener cette campagne avec toutes les forces de la coalition, et en particulier à faire signer la pétition contre la construction de la nouvelle « Aile Est » de Cointrin, qui demande une politique dissuasive des vols à courte distance au profit des transports publics terrestres, comme aussi de diminuer la fréquentation de l’aéroport avec augmentation des taxes sur le kérosène ou des taxes aéroportuaires. La pétition peut donc se télécharger notamment sur www.solidarites-ge.ch.

 

Gilles Godinat