Austérité à la neuchâteloise

Le gouvernement à majorité PS a prévu de faire des « économies », en particulier sur le dos des bénéficiaires de l’aide sociale et des em­ployé·e·s de la fonction publique. Alors que le domaine de l’aide sociale a déjà été mis lourdement à contribution en 2006 avec une baisse des forfaits et des montants alloués aux familles, c’est à nouveau les habitants les plus précaires du canton que l’Etat frappe.

L’exercice est repris ce jour avec comme argument que « des logiques néfastes sont à l’œuvre ». Face à celles-ci, l’exécutif veut « changer de cap » et sous prétexte de vouloir « supprimer les effets de seuil », il a été décidé de diminuer les montants alloués au soutien financier des bénéficiaires de l’aide sociale. Les personnes touchées apprécieront.

Un Conseil d’Etat à majorité PS au service de l’austérité

L’âge de retraite des policiers sera aussi allongé à 62 ans. Alors qu’il n’est plus possible d’exercer cette fonction au-delà de 60 ans, le gouvernement fait preuve d’esprit d’innovation en pensant reclasser ses fonctionnaires (gardiens de prison, concierges, etc.). La créativité, qu’on a déjà vue à l’œuvre avec la notion juridiquement innovante de « plagiat par négligence » pour qualifier les torts du professeur universitaire récemment dénoncé comme plagiaire, semble bien être une des rares promesses électorales tenues. Laurent Kurth en rajoute en confirmant que la seule possibilité de maintenir des hôpitaux dans le canton est de diminuer la masse salariale et de casser la CCT Santé21. 

On comprend mieux alors son manque d’enthousiasme à imposer la CCT Santé21 à tous les prestataires de missions sanitaires publiques du canton (cadeau de bienvenue, chiffré en millions, au groupe Genolier arrivé dans le canton en rachetant la Providence à la Fondation à but non lucratif du même nom).

Une fiscalité des beaux jours pour un temps de crise

solidaritéS a toujours milité pour que les hauts revenus et les grandes fortunes soient davantage sollicités pour participer à l’effort commun. Malheureusement, cette volonté n’a trouvé l’aval ni du législatif cantonal ni du peuple qui a été refroidi par les campagnes usant jusqu’à la corde le chantage au départ des riches du canton.

Le Parti socialiste neuchâtelois a appuyé de tout son poids lors des votations du 19 juin 2011 pour diviser par deux l’imposition des entreprises. Aujourd’hui, les caisses sont vides et les forfaits fiscaux aux entreprises n’ont toujours pas disparu. Depuis lors, la loi sur la fiscalité des personnes physiques a été acceptée. Même si elle est censée favoriser les familles, elle a surtout bénéficié aux hauts revenus dont le taux d’imposition a baissé d’un point. 

La précarisation, les attaques contre la cohésion cantonale vont renforcer la méfiance vis-à-vis des princes de l’Etat PS-PLR. Résistance et organisation des travailleuses et travailleurs sont la seule voie pour sortir le canton de la crise de confiance dans laquelle il s’enfonce.

Manifestation contre l’austérité et pour les hôpitaux

Nous ne pouvons accepter cette volonté de ponctionner les plus dé­mu­ni·e·s, mais aussi les em­ployé·e·s de la fonction publique. Avec nos alliés du groupe PopVertsSol, nous avons déposé des amendements au budget demandant de ne pas toucher à ces catégories de personnes. Si ces amendements devaient être refusés, nous nous opposerons au budget tel que proposé. Nous voulons un hôpital, y compris à La Chaux-de-Fonds, et nous refusons que la politique fiscale calamiteuse voulue par le PS-PLR se fasse sur le dos des plus précaires.

C’est dans un esprit de résistance que solidaritéS appelle à participer en masse à la manifestation chaux-de-fonnière du samedi 16 novembre.

Dimitri Paratte