Partenariat Genève-Pékin

Partenariat Genève-Pékin : Quand le contribuable vient en aide aux patrons genevois

 

L’Accord de libre-échange (ALE) Suisse-Chine, que le Conseil fédéral a signé en juillet dernier et que les Chambres devraient ratifier cet automne (voir éditorial), a été préparé longtemps à l’avance par une série de jumelages entre villes suisses et villes chinoises. Ainsi, dès 1982, Zurich signait un partenariat avec Kunming (capitale du Yunnan), suivie par Fribourg et Changsha (capitale du Hunan) (1994), Lugano et Beihai (2004), et enfin, Interlaken et Huangshan (2008).

En 2007, le jumelage de Bâle avec Shanghai, forteresse de la chimie chinoise, était négocié cette fois-ci par le Conseil d’Etat, vu l’absence d’une administration municipale autonome dans ce canton. Cet accord intervenait au moment où Suisse et Chine venaient de se mettre d’accord sur l’opportunité d’envisager un ALE entre les deux pays. Six ans plus tard, au moment de la conclusion de cet accord, ce précédent allait justifier les modalités surprenantes du jumelage de Genève avec… Pékin, confiée aux autorités du canton, sans doute pour éviter de soumettre un objet d’une telle importance à un exécutif municipal considéré comme « peu fiable ».

Rappelons que ce partenariat contournant la Ville a été adopté par le Conseil d’Etat en décembre 2012, alors que Rémy Pagani était maire de Genève. C’est ensuite sous la houlette du conseiller d’Etat Charles Beer (PS) que 56 chefs d’entreprises du canton – banque, horlogerie, cliniques et écoles privées, grandes études d’avocats, tourisme et communications – se sont rendus en grande pompe à Pékin, en septembre 2013. Une escapade subventionnée à hauteur de 100 000 francs par le contribuable. JB