Honduras

Honduras : Des élections taillées sur mesure pour l'oligarchie

« Ils ont voté, et puis après… » Léo Ferré.

Au Honduras, la fraude lors des élections présidentielles du 24 novembre est devenue évidente.

Les 27 et 29 novembre, les partis anticorruption (PAC) et LIBRE ont dénoncé de multiples irrégularités dans le décompte des résultats par voie électronique : sur 16 135 procès-verbaux des bureaux de vote, 3604 ont été altérés et falsifiés au profit de Juan Orlando Hernández (Parti national, conservateur). Avant même le début du scrutin, des procès-verbaux falsifiés avaient été introduits dans le système informatique du Tribunal suprême électoral (TSE). Ecartés, 19 % des procès-verbaux furent déviés sur un site intitulé « actes spéciaux »,  sans être pris en compte. 

Les registres électoraux n’étaient pas à jour : des citoyen·e·s n’ont pu voter, car déclarés morts ou parce que d’autres personnes avaient déjà voté à leur place, relèvent les observateurs de Via Campesina et de la Fédération internationale des droits humains. Le Parti national avait racheté les accréditations des scrutateurs d’autres partis.

Pourtant, le décompte final du TSE, donnant l’avantage à Juan Orlando Hernández sur Xiomara Castro de Zelaya (candidate de LIBRE), fut avalisé par les USA, l’Organisation des Etats américains et l’Union européenne (UE). Or, il s’avère que la direction de la mission de l’UE a refusé de prendre en compte les rapports de ses observateurs de base, constatant les irrégularités commises (Leo Gabriel, Le Courrier du 3.12).

Les 1er et 12 décembre, LIBRE a organisé deux manifestations contre la fraude. Le 1er décembre, ce parti enterrait un militant assassiné juste avant le scrutin. Preuve d’une recrudescence des menaces et des attaques contre les activistes des mouvements sociaux, cet événement montre la réalité d’une pseudo-démocratie « paramilitarisée », blanchie par ladite communauté internationale.

 

Hans-Peter Renk

 

 

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Un débat nécessaire

 

Les accords de Carthagène (avril 2011) entre Juan Manuel Santos (Colombie), Hugo Chávez (Venezuela) et Porfirio Lobo (président hondurien de facto) ont permis à l’ex–président Manuel Zelaya de rentrer au pays, pour prendre la tête du Front national de résistance populaire (FNRP) et du parti LIBRE, créé en vue des élections du 20 novembre.

A l’époque, plusieurs organisations – dont le Conseil des organisations populaires, indigènes et noires (COPINH) – et le courant Espacio Refundacional du FNRP avaient contesté cette stratégie. Ce débat se rouvre aujourd’hui avec une première contribution d’un vétéran de la gauche révolutionnaire, le sociologue Tomas Andino Mencia, «Crónica de un fracaso anunciado» (www.rebelion.org/noticia.php?id=177786). 

 

Sites sur le Honduras (en espagnol)

Le FNRP : (www.resistenciahonduras.net)

Le parti LIBRE : (www.libre.hn)

Nicaragua : (http://nicaraguaymasespanol.blogspot.com)

Rebelión: (www.rebelion.org, América Latina y Caribe, Golpe militar y resistencia popular en Honduras)