Pour le service public et l'emploi
Pour le service public et l'emploi : Privatisation du téléréseau: c'est NON!
Le comité « Naxoo est à nous », qui a porté le référendum contre la privatisation de 022 Télégenève / Naxoo et son bradage à une multinationale US, se félicitait dimanche d’avoir donné le dernier mot aux habitant·e·s de la Ville de Genève.
C’était important, car en suivant les mots d’ordre d’« Ensemble à Gauche » et de solidaritéS, comme aussi ceux de tous les syndicats regroupés au sein de la CGAS, dont Syndicom en particulier, les habitant·e·s de la Ville ont exprimé un point de vue à contre-courant de toutes les autres formations politiques du municipal.
Du MCG au PS, en passant par l’UDC, les partis de l’Entente (PLR et PDC) et les Verts : une Sainte Alliance incongrue appelait en chœur au plébiscite de cette privatisation. Eu égard à la force, sur le papier, de ce front, le résultat de notre campagne référendaire est impressionnant. Le NON passe à 53 % contre 47 %, soit 6 % et près de 3000 voix d’avance pour les opposants à la privatisation.
Un vote populaire sans appel
Le résultat est clair, en particulier dans les quartiers populaires. Des 17 locaux de vote de la Ville, il n’y en a que 5 ou 6 des plus bourgeois, emmenés par Cité-Rive, Florissant-Malagnou et Champel où le OUI l’emporte de quelques points. De Vieusseux à la Jonction en passant par les Cropettes et la Servette, ce sont 60 % ou plus des électeurs·trices qui ont suivi nos mots d’ordre. Le mandat populaire est indiscutable, comme le soulignait le comité référendaire à l’issue du scrutin :
- Les habitant·e·s de la Ville rejettent les méthodes douteuses d’UPC / Cablecom qui a maltraité les usagers·ères de Naxoo ces temps avec une arrogance inacceptable. Ils·Elles veulent être respecté·e·s et traité·e·s correctement. La tentative de présenter les pratiques agressives, voire illégales, d’UPC / Cablecom, le repreneur pressenti, comme de simples maladresses, coïncidant fortuitement avec la votation, n’a pas marché. C’était une tentative pour forcer la main des usagers·ères avant le vote qui s’est retournée contre ses auteur·e·s.
- Les habitant·e·s ont confirmé qu’ils voyaient en 022 Télégenève une entité aux mains de leur commune, dont l’activité doit se centrer sur ses missions de service public et leur développement futur en matière de TV, d’Internet et de Télécoms, pour fournir aux habitant·e·s une prestation de qualité, économique et à la hauteur de leurs attentes.
- Les habitant·e·s ont confirmé qu’ils veulent que les infrastructures de réseau restent aux mains des collectivités et qu’elles doivent être gérées démocratiquement au service du bien commun, plutôt que dirigées depuis les USA (ou ailleurs) au profit d’actionnaires privés. Ils n’ont pas suivi le discours de la magistrate en charge du dossier qui répète depuis des mois qu’il ne s’agit pas d’une tâche de la collectivité relevant du service public, mais d’un domaine qu’on peut laisser sans autre au privé.
- Les habitant·e·s de la Ville ont compris qu’un contrat de vente qui prévoit des suppressions d’emploi en cascade, à hauteur de 10 % par an pendant 5 ans, ne garantissait nullement les postes de travail et que du point de vue de l’emploi, la collectivité publique qu’est la Ville de Genève offrait de bien meilleures garanties qu’une succursale de multinationale dont le call center est au Maroc et le centre d’édition en Pologne.
- Les habitant·e·s ont su résister aux sirènes de l’« argent facile », rentrant dans les caisses de la collectivité suite au bradage des bijoux de famille. Ils ont compris qu’en vendant le téléréseau municipal on engageait l’avenir et que – par ailleurs – les investissements supplémentaires pouvaient si nécessaires être effectués sur la base de l’autofinancement qui a permis de développer 022 Télégenève, sans recourir aux fonds publics.
Du pain sur la planche pour remonter la pente
Suite à ce vote, il faut que la Ville de Genève entende le message de ses habitant·e·s et qu’elle s’engage pour y donner pleinement suite et travailler à réparer les dégâts de l’aventure de cette privatisation avortée, engagée à l’époque par le PLR Maudet dont Sandrine Salerno a repris le flambeau de manière malavisée.
Aujourd’hui, il faut que la Ville reprenne la main en ce qui concerne l’exercice de son contrôle au sein de la société 022 Télégenève qui ne s’est pas exercé de manière adéquate depuis des années. Il faut bloquer les licenciements programmés, il faut qu’un état des lieux soit établi et qu’un chemin soit tracé pour aller de l’avant. Nous y reviendrons.
Pierre Vanek