La jeunesse se mobilise contre l'extrême Droite

Les résultats de l’initiative contre l’« immigration de masse» ont soulevé une vague d’indignation. Loin des soucis de la bourgeoisie, qui craint de manquer d’une main-d’œuvre jugée facilement exploitable, une part de la population s’est révoltée contre une fausse solution au dumping salarial proposée par une UDC largement complice de l’accroissement des inégalités et de la détérioration des conditions de vie des classes populaires. Dans plusieurs villes, des manifestations spontanées ont eu lieu le soir même des résultats.

A l’appel du groupe jeune de solidaritéS et de la Coordination contre l’UDC et son monde, près de 700 personnes, surtout des jeunes, se sont réunis vendredi 14 février au soir sur la place des Volontaires à Genève. Le succès de cette mobilisation est d’autant plus grand que l’appel au rassemblement n’a été diffusé qu’à partir du mercredi.

Cet appel ne se bornait pas à relayer les inquiétudes de l’establishment politique, mais dénonçait clairement le rôle de division des travailleurs et travailleuses joué par cette initiative. Il précisait un point de vue également défendu par solidaritéS, à savoir que c’est l’unité de classe qui permettra de lutter contre le dumping salarial. En ce sens, la responsabilité des milieux patronaux et de la droite « classique » était clairement soulignée dans le papillon distribué notamment dans les différents collèges du canton.

 

Une manif spontanée chaleureusement accueillie

Les personnes présentes sur la place sont ensuite parties spontanément en manifestation improvisée, qui a traversé les Pâquis – quartier hautement symbolique – pour revenir à son point de départ. Si une partie de la presse a mis l’accent sur les graffitis qui ont accompagné le défilé, il est à noter que la mobilisation s’est déroulée dans une très bonne ambiance. Le cortège a d’ailleurs été accueilli chaleureusement par les habitants des Pâquis, de nombreuses personnes sortant sur la rue pour applaudir et encourager les manifestant·e·s.

Afin de donner une suite à cette mobilisation, une « table ronde » a été convoquée par les organisateurs du rassemblement dans le but de débattre, avec toute personne intéressée, des possibilités d’articuler un front de lutte unitaire au sein de la jeunesse. Une soixantaine de personnes se sont ainsi retrouvées au sous-sol du café Gavroche le jeudi suivant. Des membres de plusieurs organisations étaient présents, mais aussi de nombreux jeunes sans affiliation désireux d’agir sur un plus long terme pour combattre la montée de l’extrême droite. La discussion a abordé de nombreux sujets de fond et la réunion s’est terminée avec la perspective d’une mobilisation commune le samedi 1er mars lors de la manifestation nationale prévue à Berne. Un papillon sera d’ailleurs rédigé et distribué largement. 

 

C’est le capitalisme qu’il faut virer!

Les suites à donner à ce mouvement ne sont pas encore décidées, mais il démontre qu’un sentiment de révolte fort existe au sein de la jeunesse. Les discussions et les slogans soulignaient une volonté de rupture avec le capitalisme qui, en érigeant les travailleurs les uns contre les autres, alimente inexorablement le racisme. Comme l’ont scandé les manifestant·e·s, ce n’est ni les étrangers ni les sans-papiers, mais bien le capitalisme qu’il faut virer !

 

Jean Burgermeister