Livres en lutte
Vincent Chambarlhac, Thierry Hohl
1934–1936 Un moment antifasciste
Montreuil, La ville brûle, 2014
En France, la manifestation du 6 février 1934 fut ressentie par les contemporains comme une menace fasciste, prélude à un sort analogue aux situations de l’Italie fasciste et de l’Allemagne nazie. La contre-manifestation antifasciste du 12 février 1934 augure alors d’une dynamique unitaire des gauches, dont la victoire du Front populaire constitue l’aboutissementIl ne s’agit pas ici de proposer une nouvelle interprétation du Front populaire, mais de s’attacher à l’antifascisme et ses virtualités en France au mitan des années Trente pour retrouver la bigarrure des engagements antifascistes, ainsi que leurs promesses démocratiques et révolutionnaires.??
Noam Chomsky
Guerre nucléaire et catastrophe écologiste. ?Entretien avec Laray Polk
Marseille, Agone, 2014
Dans ce livre d’entretiens, Noam Chomsky se penche pour la première fois sur les menaces nucléaires et les catastrophes environnementales qui pèsent sur le monde. À travers des thèmes tels que les dangers (y compris environnementaux) de la guerre nucléaire, l’industrie des énergies renouvelables ou encore les mouvements conservateurs qui s’opposent à toute réglementation environnementale, il revient sur l’urgence de renforcer les liens entre luttes écologistes, exigences démocratiques et justice sociale.
Jacques Rancière
Le fil perdu. ?Essais sur la fiction moderne
Paris, La Fabrique 2014
En récusant la structure de rationalité, soit l’enchaînement des actions selon la nécessité ou la vraisemblance, la fiction nouvelle témoigne d’un bouleversement qui met à bas la hiérarchie des formes de vie. Mais elle récuse aussi un modèle de l’action et une image de la pensée. À travers Flaubert, Conrad, Virginia Woolf, Keats, Baudelaire et Büchner, ce livre étudie les formes et paradoxes de cette révolution de l’écriture qui est aussi une révolution dans la pensée.
François Buton, André Loez, ?Nicolas Mariot, Philippe Olivera (dir.)
L’ordinaire de la guerre
Numéro spécial de la revue « Agone », ?mars 2014
Ce numéro est conçu en réaction aux postures, souvent esthétisantes, par lesquelles l’objet guerrier est trop souvent mis en scène comme sidérant, obscur, dépassant l’entendement, et dont il faudrait avant tout « retrouver » la violence dans ce qu’elle a de plus immédiatement brutal. Or, c’est précisément parce que les meurtres de masses du 20e siècle suscitent à bon droit la stupeur et l’effroi qu’il importe de montrer ce qu’ils doivent aux sociétés qui les ont produites. Contre le tout culturel qui accompagne aujourd’hui la fascination de la violence ou de l’événement guerrier pour lui-même, ce numéro est un plaidoyer pour l’histoire sociale des conflits. 7
Tiré et adapté des présentations des éditeurs.