Uni de printemps 2014 de solidaritéS

Uni de printemps 2014 de solidaritéS : Une cuvée riche d'échanges et d'émotions

Du 16 au 18 mai dernier s’est tenue à Lignerolle (VD) la 5e édition de l’Université de printemps de solidaritéS, une édition marquée par d’intéressants et prolifiques débats, mais aussi de moments d’échange, de convivialité, de fête. 120 personnes, une vingtaine d’intervenant·e·s de qualité, un frais soleil printanier. Tous les ingrédients étaient réunis pour faire de cette édition une grande réussite. Petit compte-rendu pour celles et ceux qui n’ont pas eu la chance d’y assister.

Une organisation collective et minutieuse

L’Université de printemps de solidaritéS est un rendez-vous annuel important pour les membres et sympa-thi-sant·e·s de solidaritéS, car c’est l’occasion pour eux-elles de se rencontrer dans une ambiance à la fois chaleureuse, studieuse et festive. Durant un weekend entier, les par-ti-ci-pant·e·s ont donc l’occasion d’entendre un certain nombre d’ora-teurs·trices captivants lors de plénières et d’ateliers variés dans lesquels ils sont invités à prendre intervenir, à échanger des points de vue et à partager leurs idées.

Placée sous la coordination d’une nouvelle équipe, qui a géré la manifestation de façon collective, cette édition se voulait porteuse de quelques changements, à commencer par des repas entièrement végétariens et la mise sur pied d’une collaboration active des par-ti-cipant·e·s aux tâches quotidiennes de la maison (cuisine, crèche et nettoyages). Au vu de cet essai, on peut dire sans fausse modestie que ce fut un succès. D’autant plus que cette édition, intitulée Offensives réactionnaires et résistances proposait des ateliers thématiques et des plénières traitant de problèmes actuels, autant au niveau suisse qu’international.

 

Ateliers et plénières: place à la parole

Comment faire face aux extrêmes droites en Europe ? Où va la crise capitaliste ? Qu’est-ce que le capitalisme en Suisse ? Comment réinventer le communisme ? Voici un petit éventail des questions que les orga-ni-sa-teurs·trices ont proposé au public présent en nombre lors de chaque séance. Nous avons ainsi eu l’occasion, le vendredi soir lors de la première plénière, d’entendre les analyses qu’un membre de la direction du NPA, mais aussi un membre fondateur de Syriza ou une féministe et figure de la gauche radicale espagnole font du renforcement des mouvements nationalistes et xénophobes de droite en Europe. Conclue sur les chansons du groupe Bardane le Rouge, mêlant refrains populaires et composition personnelle, la soirée de vendredi ouvrait sur un weekend prometteur.

La journée de samedi proposait à choix six ateliers aux contenus différents : ici, les luttes nécessaires du féminisme, les révolutions et contre-révolutions au Moyen-Orient ou la musique comme instrument de résistance, là, la ville en devenir et les pistes alternatives ou le devenir de la crise capitaliste. Animés par des ora-teurs·trices aussi passionnants que Samy Joshua, Jean-Marie Harribey, Justa Montero ou Roxanne Mitralias, ces ateliers ont permis aux par-ti-cipant·e·s de réfléchir collectivement à ces enjeux en partant des points de vue différents exprimés. Pour conclure cette journée, nous avons débattu de l’idée du revenu de base inconditionnel, car une initiative dans ce sens a été récemment déposée qui soulève d’importantes questions sur la nature du travail, sur son rôle aliénant et/ou émancipateur, mais aussi sur la façon de lutter contre le chômage de masse et le démantèlement des acquis sociaux des décennies d’apèrs-guerre.

 

En 2015 c’est les 8, 9, 10 mai!

C’est la tête et l’estomac bien remplis – un grand merci aux cuisiniers ! – et malgré une fatigue compréhensible, tant les séances se sont montrées intenses, que les par-ti-cipant·e·s ont poursuivi la soirée en entonnant, d’une voix vibrante, des chants révolutionnaires en compagnie de Bardane le Rouge qui ont su motiver un public enjoué et conquis. Après une nuit mémorable où certains n’ont pas dormi, le dimanche s’annonçait naturellement plus calme, mais les thématiques proposées et la motivation des orateurs ont su réveiller les esprits encore engourdis de la veille. Enfin, pour conclure ce weekend, les organisateurs ont proposé que nous partagions l’expérience de notre correspondant américain Dan La Botz, militant de Solidarity aux Etats-Unis et historien, sur les suites données au mouvement Occupy et l’émergence d’une nouvelle gauche sociale aux Etats-Unis. Heureuse conclusion que de découvrir ces toutes premières percées d’un discours socialiste (au sens fort du terme) aux Etats-Unis, dans le ventre du monstre.

Ainsi, après avoir poursuivi le cheminement de la critique du capitalisme et de ses expressions impérialistes en Afrique et au Moyen-Orient, mais aussi de ses alliés de la droite populiste et de l’extrême-droite, nous avons conclu nos réflexions sur les alternatives qui s’offrent à nous et qui trouvent toujours leur expression dans les moments d’échanges que chacun-e partage lors de ces universités de printemps. Alors, pour tous ceux qui n’y étaient pas, rendez-vous l’année prochaine du 8 au 10 mai 2015 ! 

 

Camille Jean Pellaux