Livres en lutte - Tour d'horizon de l'édition alternative

Tour d’horizon de l’édition alternative

Amzat Boukari-Yabara

Africa Unite ! Une histoire du panafricanisme

Paris, La Découverte, 2014

De la révolution haïtienne de 1791 à l’élection du premier président noir des États-Unis en 2008 en passant par les indépendances des États africains, l’auteur retrace dans cette ambitieuse fresque historique l’itinéraire singulier de ces personnalités qui, à l’image de W.E.B. Du Bois, Marcus Garvey, George Padmore, C.L.R. James, Kwame Nkrumah ou Cheikh Anta Diop, ont mis leur vie au service de la libération de l’Afrique et de l’émancipation des Noirs à travers le monde. Les mots d’ordre popularisés par les militants panafricains n’ont pas tous porté les fruits espérés. Mais, à l’heure où l’Afrique est confrontée à de nouveaux défis, le panafricanisme reste un chantier d’avenir.

 

 

Olivier Longchamp

La politique financière fédérale (1945–1958)

Lausanne, Antipodes, 2014

En contenant rigoureusement le développement de l’intervention de l’État et des assurances sociales, en pratiquant une politique monétaire conservatrice et en entretenant une pression fiscale faible en comparaison internationale – particulièrement pour les hauts revenus et les entreprises – le patronat parvient à faire de la Suisse de l’après-guerre un îlot libéral décalé dans le paysage du keynésianisme triomphant, pour le plus grand bénéfice de la place financière suisse en plein essor.

 

 

Véronique Ovaldé

Ce que je sais de Vera Candida

Paris, Ed. de l’Olivier, 2009

Briser un terrible destin, c’est ce que décide de faire Vera Candida en quittant l’île de son enfance à 15 ans, enceinte. Véronique Ovaldé conte dans ce très beau roman le combat d’une femme, la construction d’une vie enfin heureuse, avec une vitalité inouïe, un rythme proprement effréné et une écriture enchantée. La grand-mère et la mère de Vera ont toutes deux subi le même destin : il faut quitter l’île pour enfin construire autre chose ! La rencontre avec un homme différent va l’aider, tout comme son caractère, fort et libre, incarné par la grand-mère adorée, Rose, et bien présent chez sa fille, Monica, à construire l’avenir de la lignée, enfin libérée… Puis il faut revenir à l’île, quand la maladie est là, que la fin déjà approche, pour tuer ce destin, y mettre fin pour toujours ! RD

 

 

Shumona Sinha

Calcutta

Paris, Ed. de l’Olivier, 2014

Calcutta ou le retour d’une exilée dans une ville qu’elle ne reconnaît plus. Les objets de la maison familiale vide de l’absence du père, qu’elle est revenue incinérer, lui rappellent son enfance et les luttes de classe de son pays. Au fil des pages on découvre l’histoire d’une région, le Bengale-occidental, à travers la vie de la grand-mère, de la mère et surtout du père. Tout comme les coutumes et les bouleversements sociaux de l’Inde et ses dérives nationalistes.

« Tensions issues du passé, modernité déroutante, la narratrice fouille les cendres puis rôde dans les fatras du rêve. Elle réussit une œuvre intimiste, nostalgique et grave, un voyage vers sa ville natale, sa langue abandonnée, sa famille, tout en racontant l’histoire politique de son pays. Derrière cette ambition épique, portée par une écriture où surgissent l’émotion comme la poésie, se cache l’aventure d’une enfant qui ne cessa d’attendre son père, son héros. Tous les débuts sont vrais. Insensées sont les fins, écrit cette exilée qui nous offre des parfums de curcuma, des odeurs d’hibiscus et des lanternes d’orage pour échapper aux nuits noires, épaisses comme la mort. » (Télérama nº 3341) RD

 

Tiré et adapté des présentations des éditeurs (sauf mention contraire).