Protestations contre l'élection de Miss Suisse
Protestations contre l'élection de Miss Suisse : Intervention policière disproportionnée
Le 11 octobre dernier, l’élection de Miss Suisse a eu lieu sous un dôme en verre géant installé sur la Place fédérale à Berne. Le Swiss Dome, dans lequel les candidates ont défilé, est la plus grande construction à y avoir jamais été installée. En plus d’être la scène d’un show sexiste, il est ainsi un symbole de la privatisation croissante d’espace public.
A cette occasion, des jeunes manifestant·e·s se sont mêlé·e·s aux spectateurs·trices qui observaient l’événement depuis l’extérieur. Ils ont déployé des banderoles dénonçant le caractère sexiste et exhibitionniste de l’événement. Avant même que les protestations aient commencé, la police a procédé à de multiples contrôles. Au cours de la soirée, une vingtaine de personnes ont été interpelées, dont sept mineures. Une jeune manifestante a témoigné d’avoir été menottée sur la Place fédérale, puis d’avoir attendu plus d’une heure, toujours menottée, sur le parking du poste de police, avant d’être amenée à l’intérieur de celui-ci où elle a dû se déshabiller entièrement. Elle a subi des traitements dégradants, comme se faire accompagner aux toilettes par une policière qui l’observait en rigolant. La mineure a été libérée vers 1 h 30, heure à laquelle elle n’avait plus aucune possibilité pour rentrer à la maison en transport public.
La police bernoise justifie son intervention par le fait que les manifestant·e·s se seraient opposé·e·s aux ordres en refusant de partir et en s’asseyant par terre. Mais les critiques contre cette répression démesurée ont été si fortes, que la police a finalement demandé elle-même une enquête sur son intervention auprès du Ministère public. Le 30 octobre, six manifestantes ont reçu une convocation pour prélèvement d’ADN. La disproportionnalité de ces mesures, destinées à intimider les jeunes militant·e·s, a déjà été dénoncée par plusieurs personnalités de gauche.
Mirjam Brunner