Une première réponse au Conseil d'État

« Que feront les associations du personnel, bafouées par un gouvernement qui annonçait ses choix, avant une rencontre paritaire agendée au 30 septembre », demandions-nous dans le nº 256 de solidaritéS ? Une première réponse vient de tomber.

En effet, «lundi 27 octobre, après avoir entendu les explications de Mme Maire-Hefti, cheffe du DEF [ndr : Département de l’éducation et de la famille], les syndicats SSP-EN et SAEN [ndr : Syndicat autonome des enseignants neuchâtelois] ont quitté la séance, estimant que la politique salariale décidée par le Conseil d’Etat était une véritable déclaration de guerre», indique un texte du Syndicat des services publics-Enseignants neuchâtelois (SSP-EN). 

Dans ce texte (également diffusé par le secrétariat régional du SSP), le SSP-EN rappelle les mesures préconisées, notamment le remplacement de l’actuel système de progression salariale par une augmentation unique de 0,9 %. Pour le DEF, «il n’y aura plus ni annuités, ni échelons. Le DEF veut faire évoluer le système salarial. On ne sait pas si le principe de 0,9% sera valable une année ou plus». Ces mesures toucheront donc prioritairement les jeunes en­seignant·e·s et les bas salaires.

Prochaine échéance : la journée syndicale du 19 novembre, où la riposte aux mesures gouvernementales sera mise à l’ordre du jour. Une journée à laquelle, déclare Michel Gindrat (qui va reprendre la co-présidence du SSP-EN), «nous avons déjà deux fois plus d’inscrits que d’habitude. (…) Les jeunes enseignants sont ulcérés. On n’a pas d’autre option que de se mobiliser, sûrement dans la rue, probablement même par des grèves» (Le Courrier, 29.10.2014).

«Les enseignants s’en vont, Monika Maire-Hefti surprise», a titré la presse neuchâteloise. Mais il n’y avait pas de quoi l’être. Dans sa conférence de presse, le 24 septembre, le Conseil d’Etat in corpore avait annoncé les axes du budget 2015. La messe était dite ce jour-là. Il n’y avait donc plus rien à négocier.

Toute la fonction publique est concernée. Seule une large mobilisation pourra faire pression sur le Conseil d’Etat, où présentement les 3 élu·e·s du PSN sont préposé·e·s à «faire le sale boulot» (selon une formule du premier ministre français Laurent Fabius en 1986).

 

Hans-Peter Renk