Miss France

Miss France : Paillettes et injonction à la féminité

Le concours des Miss perdure, avec ses prétendus idéaux féminins dans une rengaine qui tient autant du kitsch que du sexisme.

Malgré son côté ringard, Miss France continue d’exister et plutôt bien avec 8,2 millions de spec­ta­teurs·trices (39 % de part de marché). L’édition de cette année n’a pas dérogé aux règles du genre, déployant un univers kitsch pour traiter de la thématique du cinéma. 

Mais au-delà des paillettes et du mauvais goût, ce qui dérange dans cette émission, ce sont les normes de féminité qu’elle diffuse. La comparaison des différentes candidates permet d’observer l’importance d’un format imposé, qui ne laisse exister aucun autre type de féminité. Ce modèle unique s’applique évidemment aux aspects physiques, les candidates étant toutes jeunes, minces, grandes, avec des cheveux long et un sourire éclatant. Mais ce modèle prescrit également des normes comportementales, telles que l’importance à donner à la famille ou encore l’inscription dans des professions dites féminines comme l’éducation ou les milieux de la mode. 

Le concours Miss France dit ainsi aux femmes que pour réussir, elles doivent se conformer à ce formatage de la féminité. Une «armée de clones aseptisées», voilà comment Carine Bizet décrivait les 33 candidates du concours de beauté (Le Monde, 07.12.2014). Une armée qui occupe tous les plateaux et les émissions télés (« Nouveau look pour une nouvelle vie »; « Super Nanny » etc.). 

 

Pierre Raboud