Stop à la marchandisation de notre espace public

Depuis le début de l’année 2015, les usagers et usagères du métro lausannois se retrouvent dans des rames habillées intégralement d’une publicité, du sol au plafond, en passant par les sièges. En réaction à cette extension toujours plus forte de la marchandisation de notre espace public, le groupe La Gauche (POP – solidaritéS) au Conseil communal de Lausanne a interpellé la Municipalité rose-verte lausannoise.

Pour rappel, il y a plusieurs mois déjà, le groupe parlementaire La Gauche dénonçait par la voie d’une première interpellation la pose des écrans publicitaires dans les trois stations de la capitale vaudoise (Flon, Lausanne Gare et Riponne). Il était notamment question de dénoncer le bilan écologique négatif de ces écrans qui fonctionnaient 18 heures par jour de six heures du matin jusqu’à minuit. Derrière ce bilan écologique alarmant, il y avait lieu de critiquer l’aliénation des usagers et usagères devant une publicité qui pousse à consommer de manière constante. Voilà pourquoi le groupe La Gauche a décidé de dénoncer à nouveau la décision du conseil d’administration des TL, qui a habillé intégralement trois rames du métro M1 et trois autres rames du métro M2. 

Cette interpellation de la coalition La Gauche a permis de débattre plus généralement de la marchandisation de l’espace public avec une dénonciation de la publicité agressive et anti-­écologique symptomatique de la société de consommation. Comme d’habitude, les partis de droite étaient les premiers à défendre ce matraquage publicitaire, arguant qu’il permettrait de financer les services publics plutôt que de taxer le contribuable. Un argument hypocrite quand on sait que ces mêmes partis bourgeois sont les premiers à mettre en place des baisses d’impôts massives, comme la troisième réforme de l’imposition des entreprises (RIE III).

On peut néanmoins saluer la position de la Municipalité qui s’était prononcée contre cette publicité intégrale dans les transports publics, mais en vain, dans la mesure où elle ne représente qu’un tiers des voix au Conseil d’administration des TL. Pourtant, ce timide refus concentré sur un aspect particulièrement criant de la marchandisation des services publics reste bien en deçà d’une opposition conséquente à la publicité. De ce point de vue, la Municipalité rouge-verte de Grenoble, en France, a montré la voie en 2014, en annonçant le retrait de l’affichage publicitaire dans les espaces publics de la ville; une position qui n’est pas celle des autorités lausannoises, soucieuses de ménager les profits des entreprises publicitaires. A plus court terme, espérons que la résolution votée par le Conseil communal, avec le soutien du groupe des Verts et des socialistes, permette de revenir à la charge contre cette extension toujours plus forte de la publicité dans la sphère publique. 

 

Jorge Lemos