À ceux qui veulent dominer le monde, le monde répond «résistance»

Ce Premier Mai 2015 est l’occasion d’une mobilisation nécessaire au coude à coude de toutes celles et de tous ceux qui contestent, un ordre social et économique injuste, antidémocratique, mortifère. Une mobilisation de ceux et celles qui mettent en cause un système fondé sur la négation systématique des droits humains et la recherche du profit maximum pour une infime minorité, un système d’inégalités croissantes entre le Nord et le Sud, entre les riches et les puissants face aux pauvres et aux sans droits, entre les salarié·e·s et les capitalistes, entre les paysan·ne·s sans terre et les affameurs cyniques de l’agrobusiness, entre les nations et les peuples opprimés et les Etats impérialistes et colonialistes.

 

Ce système capitaliste tue, il tue au quotidien en Méditerranée, il tue à petit feu dans ses usines et sur ses chantiers, des tra­vail­leurs·euses dont la vie est soumise aux diktats inhumains du capital. Il maintient en place de par le monde, des régimes honteux, qui derrière des façades plus ou moins démocratiques ou non, oppriment et exploitent les peuples, avec une férocité et une inhumanité méthodique et froide à une échelle sans guère de précédents dans l’histoire.

 

Ce journal est un cri, un cri en faveur des solidarités contre ce système capitaliste d’oppression, d’exploitation, de destruction de la nature et des vies humaines, ce journal se veut aussi un outil au service de la réflexion, du débat et de l’organisation nécessaires de la résistance, d’une résistance que génère, constamment l’oppression et l’exploitation capitalistes.

Une résistance contre les programmes d’austérité, qui détruisent les services publics, qui consolident et renforcent l’injustice fiscale pour vider les caisses des collectivités, dans une spirale sans fin vers le plus bas dénominateur commun en matière sociale et environnementale.

Une résistance contre les replis nauséabonds, xénophobes et racistes, qu’on fait miroiter aux sa­la­rié·e·s comme panacée, mais qui servent à les diviser et à les affaiblir toujours plus. Une résistance contre l’augmentation de l’âge de la retraite qu’on veut, dans ce pays, imposer aux femmes de manière cynique et scandaleuse au nom de l’égalité dont elles sont privées, pour faire sauter le verrou de l’augmentation de l’âge de la retraite pour tous et toutes et détruire les acquis sociaux les plus minimaux.

Une résistance contre les baisses de salaires que le patronat cherche à imposer au nom de la défense d’une place économique suisse qui serait « en péril » et qui exigerait toujours moins de protection pour les tra­vail­leurs·euses, qui devraient être taillables et corvéables à merci.

Une résistance contre les cadeaux fiscaux aux entreprises se chiffrant en milliards qu’on cherche à nous imposer au nom de la compétitivité helvétique et de la « défense des emplois », alors que le même programme de la droite patronale fait de la destruction méthodique des emplois, dans le secteur public notamment, la pierre de touche de sa politique. 

 

La résistance des salarié·e·s s’exprime par des grèves, à une échelle encore modeste, mais dont chacune est un exemple précieux et nécessaire. Elle s’exprime par des mobilisations dans la rue contre les programmes d’austérité, elle s’exprime parfois dans les urnes, à l’occasion de référendums, voire d’élections. Mais elle est encore faible.

Elle demande une reconstruction et une réorientation politique et syndicale auxquelles solidaritéS, cherche modestement à contribuer, le Premier Mai comme chaque jour.

 

L’horizon nécessaire de notre combat est anticapitaliste, il passe par la construction nécessaire d’un mouvement populaire dont celui qui émerge au Québec. Il s’agit, comme l’écrit Pierre Beaudet dans nos pages, d’«une bataille de durée. […] c’est un marathon et non un sprint». Ce marathon, venez le courir avec nous, le Premier Mai prochain dans les rues de Genève, Lausanne, Neuchâtel.… 

 

Pierre Vanek