MAH: non au saccage du patrimoine public

MAH: non au saccage du patrimoine public : Semaine décisive: à vos stylos!

Le référendum en Ville de Genève concernant le projet de restauration et d’agrandissement du Musée d’Art et d’Histoire (MAH) est en voie d’aboutir, avec votre aide.

D'un coût total prévu de 132 millions, le projet comporte une augmentation des charges de fonctionnement du musée de 20 % environ. Si l’atteinte au patrimoine architectural soulève des oppositions depuis la présentation du projet Nouvel, ces derniers mois le « partenariat » public-privé, soit surtout la convention entre la Ville et la Fondation Gandur pour l’art (FGA), ont entraîné des contestations croissantes.

 

 

Contre une privatisation de facto, à grand frais…

 

Combien coûteront les services et les infrastructures que la Ville devra offrir gratuitement à la FGA pendant 99 ans ? Des bureaux et des salles de conférences, l’organisation d’expositions, la prise en charge de la conservation, du gardiennage et des assurances pour ses collections.

Pourquoi, en échange du prêt d’une part de ses collections et d’une contribution financière de 40 millions bien en-deçà de la valeur des contreparties obtenues, faudrait-il permettre à un privé de conditionner aussi lourdement pour un siècle la politique du plus grand musée public de la Ville ?

Les dénonciations du caractère trop inégal de ce « partenariat », favorisant outrancièrement le privé au détriment de la collectivité, sont largement partagées. Ainsi, Pierre Gabus, avocat et président de la Fondation pour le droit de l’art estimait, dans la TdG du 4 mars dernier, que «concernant les collections de la fondation, le fait qu’il s’agisse d’une mise à disposition et non d’une donation pose un vrai problème. De cette mise à disposition découlent des contreparties qui sont particulièrement contraignantes et qui ne sont pas toujours clairement spécifiées. Il n’est pas certain que la Ville puisse tenir les engagements pris durant 99 ans. Dans un contrat, il faut toujours chercher un équilibre, et je pense que cette convention en manque. […] Il faudrait la renégocier, en reprenant les choses à zéro.»

 

 

Pour une rénovation de qualité à moindre coût

 

Il faut ici dénoncer le double langage dont fait preuve Gandur face aux demandes de renégociation de la convention. Avant le vote du Municipal, Gandur – comme Sami Kanaan – affirmait qu’elle était en train d’être réécrite. Il n’y avait donc pas lieu de l’examiner. Depuis le vote du Municipal, Gandur proclame a contrario qu’il n’y changera pas une virgule. Or un projet aussi cher, reposant sur des bases aussi douteuses et qui comporte des charges de fonctionnement aussi importantes pour la Ville doit impérativement être revu. Une rénovation de qualité à moindres frais et sans offrir le MAH à un milliardaire ne sera pas contestée.

Si votre opposition au projet n’est pas encore arrêtée Gandur lui-même a livré dans la TdG du 26 juin deux arguments de poids en faveur du non. A commencer par sa conception de l’acquisition « compulsive » d’objets et des critères soi-disant purement « esthétiques » qui devraient selon lui présider seuls à leur exposition. «Laissons tout ce qui sert à la recherche dans des réserves et centrons l’attention du public sur des œuvres d’art d’exception» – soit ses propres pièces, dit-il en expliquant qu’il n’y a pas lieu d’exposer des objets pour leur «intérêt scientifique» mais uniquement pour une «beauté» dont il s’institue arbitre au nom de son argent…

 

 

Aveux spontanés d’un homme d’affaires brutal et peu démocrate

 

Ensuite, Gandur donne son avis sur le référendum : «Je vais être brutal, comme je peux l’être en affaires» dit-il pour fustiger ensuite la «pression de la rue» que constituerait l’exercice démocratique et refuser de modifier un iota de la convention que la Ville a malencontreusement signée. «Je ne plierai pas!» s’exclame-t-il.

Il vous reste une semaine pour aider à réunir les signatures nécessaires pour permettre au peuple de faire plier cet individu aux propos arrogants, dont les collections et l’argent ont été obtenus sur le dos de populations d’Afrique et du Moyen-Orient dépouillées : de leurs richesses naturelles (pétrole, terres), spoliation permettant à un privé d’accumuler les fonds… pour mieux acheter ensuite le patrimoine culturel de ces mêmes populations. A vos stylos donc ! 

 

Tobias Schnebli

 

Pour donner un coup de main : secrétariat : 022 740 07 40