Pays Basque

Pays Basque : Arnaldo Otegi retrouve la liberté

Le 1er mars dernier, le porte-parole de la gauche indé­pen­dan­tiste basque a franchi la porte de la prison de Logroño et rejoint la centaine de militant.e.s qui l’attendaient à sa sortie. Deux jours plus tard, dans le vélodrome de Donostia (San Sébastian), 10 000 personnes fêtaient avec lui sa liberté retrouvée. Condamné à six ans et demi de prison pour ses contacts avec l’ETA, l’incarcération d’Otegi visait à affaiblir la direction du mouvement populaire. Une condamnation arbitraire qui a été dénoncée par des personnalités internationales tels que Desmond Tutu, Pepe Mujica, Noam Chomsky ou Angela Davis.

Compte tenu de sa popularité ainsi que de sa capacité d’analyse et de communication, la libération d’Otegi est une excellente nouvelle pour les classes populaires du Pays Basque ainsi que pour le mouvement de la gauche indépendantiste, en perte de vitesse suite à l’implantation de Podemos dans la région. Dès sa sortie, Otegi a insisté sur le fait que l’indépendance est le moyen de créer un «Etat digne et décent» pour les «travailleuses et travailleurs», les «femmes» et les «migrant·e·s». Un projet qui n’est pas en contradiction avec les intérêt des classes populaires d’autres régions de l’Etat espagnol, puisqu’il vise à affaiblir l’ennemi commun: le nationalisme espagnol bourgeois.

Si Otegi a retrouvé sa liberté, environs 400 militant·e·s basques restent emprisonnés dans des dizaines de prisons espagnoles et françaises comme conséquence du conflit armé et de la répression exercée contre le mouvement populaire basque. Si la libération  de chacun·e d’entre eux·elles est aussi importante et indispensable que celle du porte-parole du mouvement, les objectifs principaux restent l’indépendance et le socialisme. Comme l’a rappelé Otegi à Donostia, «nous ne luttons pas parce que nous avons des prisonnier·e·s, nous avons des prisonnier·e·s parce que nous luttons».

Marie Nozière