Conférence-débat le lundi 25 avril à Genève

Conférence-débat le lundi 25 avril à Genève : Congé parental - congé paternité - Un enjeu pour l'égalité des sexes?

Un enjeu pour l’égalité des sexes?

Michael Charron-Plante

Le 1er juillet 2005, les femmes obtenaient enfin un congé maternité sur le plan fédéral, 60 ans après l’introduction de ce droit dans la constitution fédérale et plusieurs échecs en votation populaire. Alors même qu’elles se voyaient interdites de tout emploi pendant les 8 semaines suivant leur accouchement par la Loi fédérale sur le travail, il aura ainsi fallu pas moins de six décennies pour que le peuple se décide à leur allouer une indemnité pour la perte de salaire durant cette période. C’est dire si la route pour un congé qui pourrait être également pris par les pères risque d’être compliquée.

Si nos voisins européens ont pour la plupart déjà passé ce cap, indemnisant jusqu’à 14 mois partageables entre le père et la mère en Allemagne par exemple, une vingtaine d’interventions déposées au parlement fédéral ces dix dernières années pour l’introduction d’un congé parental ou d’un congé paternité se sont déjà vues balayées. Présente dans certains règlements du personnel des administrations publiques et dans quelques conventions collectives, la possibilité pour les pères de prendre un congé après la naissance de leurs enfants reste ainsi un objet de négociations abandonné au «partenariat social». Les tentatives cantonales se heurtent en effet à un obstacle de taille puisque la question des déductions sociales opérables pour les assurances perte de gain est réglée au niveau fédéral et qu’il n’est ainsi pas possible pour les cantons d’introduire de nouveaux prélèvements sociaux sans entrer en contradiction avec le droit supérieur.

Toutes les études le montrent pourtant, les inégalités dans la répartition entre travail domestique non rémunéré et travail salarié rémunéré se creusent particulièrement à l’arrivée d’un enfant. Ainsi, si dans les couples sans enfants, la différence de temps consacré à l’activité domestique en Suisse est d’en moyenne 7 h de plus pour les femmes, elle passe à 25 heures avec l’arrivée d’un enfant. Du côté du travail rémunéré, on assiste au phénomène inverse, avec une augmentation du taux de sous-emploi des femmes avec charge de famille, tandis que les licenciements au retour du congé maternité restent malheureusement une pratique loin d’être anecdotique.

Et si l’introduction d’un congé pour les pères pouvait être une mesure pour favoriser plus d’égalité entre les sexes dans la répartition de ces différents temps? Quelle est la différence entre congé parental et congé paternité? Quels sont les différents modèles actuellement pratiqués par nos voisins?

 

Pour apporter des éléments de réponse à ces questions, le Groupe féminismeS de solidaritéS Genève invite quatre intervenant·e·s pour en débattre: Isabel Valarino (auteure d’une thèse sur l’émergence du congé paternité et parental en Suisse), Viviane Luisier (sage-femme), Valérie Buchs (secrétaire syndicale SIT) et Matthias Studer.

Parce qu’il n’est pas concevable d’attendre encore soixante ans pour que les pères puissent également prendre du temps après la naissance de leurs enfants, nous nous réjouissons de vous y retrouver nombreuses et nombreux  !

Groupe féminismeS de solidaritéS

 

Lundi 25 avril
20 h Maison des Associations

(salle Ghandi)