Livres en lutte - Tour d'horizon de l'édition alternative

Tour d’horizon de l’édition alternative

Nils Andersson
Mémoire éclatée
Lausanne, Ed. d’En Bas, 2016

Ce livre constitue un témoignage exceptionnel sur plus de 60 ans du parcours d’un homme depuis les années 50 à nos jours. L’ouvrage raconte les années d’activités littéraires, théâtrales et éditoriales de Nils Andersson à Lausanne – la fondation de la Diffusion et des Editions de La Cité. Dès 1961, il diffusera également les Editions Maspero et deviendra, après de nombreuses publications liées à la cause algérienne, l’éditeur du Petit livre rouge de Mao. Après son expulsion de Suisse par le Conseil fédéral en 1966, il travaillera cinq ans à Radio Tirana (émissions françaises), puis il deviendra le diffuseur des maisons d’édition françaises en Suède.

M. Bertrand, C. Crowley,
Th. Labica (coord.)
Ici notre défaite a commencé. La grève des mineurs britanniques (1984
1985)
Paris, Syllepse, 2016

Mars 1984. Contre un projet annoncé de fermeture de vingt puits de mines et de 20 000 suppressions d’emplois, 140 000 mineurs britanniques commencent une grève qui durera une année. Cette expérience, emblématique de la désindustrialisation des années 1980 en Grande-Bretagne, fut largement constitutive de ce que l’on a appelé le thatchérisme. La grève – ses occasions manquées, les défections du monde syndical, mais aussi les solidarités nouvelles qui s’y inventèrent, puis sa défaite – marqua une rupture dans le modèle des relations du travail d’après-guerre, dans la culture ouvrière et syndicale et dans la société britannique tout entière.

W. Blanc, A. Chéry, Ch. Naudin
Les historiens de garde
Paris, Libertalia, 2016

A la publication du Métronome de Lorànt Deutsch, les médias saluent unanimement le travail d’un passionné d’histoire sachant se mettre au niveau du public. Pourtant, son approche fait l’apologie de la monarchie, évoque avec nostalgie un passé fantasmé et réduit les révolutions à des instants de terrorisme sanglant. Les auteurs s’inquiètent ici du réveil de cette histoire nationale dont Lorànt Deutsch est le poste avancé. Nationale, car il n’y est question que de la France au sens le plus étroit du terme. Nationale, car l’histoire n’y est envisagée que comme un support au patriotisme le plus rétrograde.

Sophie Dijo
Les migrants de Calais. Enquête sur la vie en transit.
Marseille, Agone, 2016

« Au-delà de la condition de migrant, ce que ces hommes et ces femmes nous donnent la charge de penser, c’est tout à la fois la difficulté de vivre dans un lieu qu’on n’a pas choisi et qui est (devenu) invivable, la responsabilité des Etats européens dans la stratification de la mobilité mondiale aussi bien que dans les conflits mondiaux, la légitimité du rapport d’appropriation à un territoire ‹ national ›, la question de savoir où aller lorsqu’on ne peut pas rester là où l’on est, et qui choisit et décide du lieu où l’on peut aller. […] Que signifie alors cette vie en transit? »

Tiré et adapté des présentations des éditeurs