Etat de Genève

Etat de Genève : Des comptes 2016 en trompe-l'oeil

Le Conseil d’Etat genevois est content de lui. La bouche en cœur, il vient d’annoncer des comptes 2016 dans le noir: un excédent de 61 millions et une réduction de la dette cantonale de 300 millions, toutes choses qui raviront les esprits comptables.


Manifestation contre l’austérité, Genève, mai 2016 – Demir Sönmez

Mais qu’y a-t-il derrière ces chiffres?

Ils cachent:

  • Une baisse des prestations sociales dans les domaines des soins, de la formation, du logement, de l’aide sociale, etc. Mais aussi une attaque en règle aux conditions de travail du secteur public. C’est le sens de l’excédent de 61 millions et d’une réduction des charges de 1,1 % par rapport à 2015.
  • Une hausse de 9 % des recettes de l’impôt sur les gains immobiliers et de 6 % sur les personnes morales, qui montre que les possédant·e·s ont continué à faire d’excellentes affaires. En même temps, le produit de l’impôt sur les personnes physiques a reculé de 1 %, parce que les salarié·e·s et les retraité·e·s ont payé la facture du franc fort.
  • Une provision qui ne cesse de croître en prévision de difficultés à venir de la Caisse de pension de l’Etat de Genève (CPEG), qui contribue aujourd’hui à stériliser un montant de près de 450 millions, plutôt que de l’investir dans la recapitalisation immédiate de la caisse, comme l’a fait le gouvernement vaudois.
  • Des investissements nets en recul (–13 % par rapport à 2015) qui traduisent des retards dans la réalisation de projets importants pour la population (transports, hôpital, logement social, université, etc.). Le Conseil d’Etat devrait s’en expliquer!

Ces comptes 2016 justifient amplement le combat d’Ensemble à gauche (EàG) pour les services publics et les prestations sociales, mais aussi contre la baisse de l’imposition des grandes entreprises (RIE 3). Les intérêts des salarié·e·s et des retraité·e·s devraient être au cœur des préoccupations de l’Etat, plutôt que ceux des banquiers, des actionnaires et des gros propriétaires immobiliers. Rendez-vous donc en avril 2018, à l’occasion des élections cantonales, parce que la présence et l’action d’EàG au Grand Conseil est plus indispensable que jamais! JR