Larzac 2003: d´autres mondes sont possibles

Sur le lieu symbole du Larzac de la résistance populaire, des années 70, où les militants d’alors avaient réalisé l’unité entre paysans et ouvriers, en 2003, du vendredi 8 au dimanche 10 août, on a assisté à la convergence des mouvements altermondialistes et des mouvements sociaux qui se sont manifestés dans la France entière ralliés à la défense des ressources naturelles vitales de la Planète

Le Plateau du Larzac a rasssemblé plus de 250 000 participant-e-s, deux à trois fois plus que prévu. Si d’aucuns n’y sont venus que par curiosité, tous y ont retrouvé un de ces espaces de liberté tels le Chiapas, Porto Allegre, Florence et tant d’autres, devenus indispensables aux rencontres, échanges, préparations des prochains affontements et coordinations de nos forces. Les nombreux forums de discussion, bourrés à craquer, ont été suivis avec sérieux, compétence et détermination. C’est que l’engagement politique s’impose face aux diktats de l’OMC. Le développement des OGM n’est qu’une des attaques les plus révélatrices des politiques néo-libérales et la volonté des multinationales de transformer toutes les activités humaines en marchandises. Des OGM, à la privatisation des services publics attaquant conjointement les exploités, les opprimés et les spoliés de la Planète et ceci sur l’ensemble de leurs ressources vitales (eau, nourriture, air respirable, énergie, terres) et de leurs acquis sociaux (éducation, santé, sécurité, culture) mais aussi sur leurs droits élémentaires (immigrer, circuler, travailler) ainsi que sur les conditions de survie à long terme de l’espèce humaine (risques climatiques, chimiques, nucléaires, biologiques).

Plus personne ne conteste que ces objectifs aussi disparates soient-ils sont interdépendants et que leur défense participe directement à la réalisation «d’autres mondes possibles». La mondialisation capitaliste détruit le tissu social et précarise l’ensemble de l’humanité. Ses buts apparemment distincts s’attaquent tous à l’un ou à l’autre, détruisent les droits collectifs acquis de haute lutte, que ce soit au niveau de la santé, de l’éducation, de la gestion de l’eau, de l’énergie des enjeux de la culture, de la paysannerie au Nord comme au Sud. Dans ce but, le plateau du Larzac s’était transformé en une véritable Université populaire où tous ces sujets étaient débattus.

Comme l’a relevé José Bové, qui avait pu sortir de prison, grâce à un aménagement de peine, «L’OMC veut nous imposer sa loi. Ni les gouvernements de droite ni les gouvernements de gauche ne nous ont demandé notre avis. Nous allons le leur donner et ils seront obligés de nous écoute>r

Parmi les nombreux forums, une vingtaine de camarades de Suisse Romande s’est concentré sur ceux ayant trait à la la lutte du peuple Palestinien. Face à l’ampleur des mouvements de résistance dans le monde, les diktats néolibéraux ne pourront être imposés que par la répression et la guerre «préventive». En développant de nouvelles armes de répression massive (destruction des habitations, des infrastructures, des cultures vivrières, des ressources en eau; isolement des populations de leur lieu de production, de travail, de formation par des barrages et des murs; intimidations par le harcèlement et les provocations permanentes, les assassinats sélectifs) l’armée israélienne constitue aujourd’hui le laboratoire d’une armée prête à écraser, non plus une armée adverse, mais tout peuple désarmé qui refuserait d’être affamé, déporté ou anéanti. La défense du peuple Palestinien qui résiste depuis 60 ans permet de mettre en lumière ce que sera une statégie de résistance générale à l’échelle planétaire contre l’imposition par la force du pillage néolibéral.